Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


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jeudi 31 décembre 2009

Du 19ème au 25ème jour...

Bonne année et bonne santé à tous !!!

Je sais que je n'ai pas mis à jour mon blog depuis longtemps, trek oblige... Et comme demain matin je pars pour le Tibet, je n'ai pas résisté à la tentation de vous raconter la première partie du trek. La voici donc, et la suite au prochain numéro...

Le 20 décembre 2009 : Katmandou - Lukla - Phakding

Ca y est, mon trek a commencé !

Le 20 décembre, Harka, le monsieur de l'agence Trinetra, vient me chercher à l'hôtel à 5h du matin, car je dois prendre un avion pour Lukla à 6h30. Bon nous sommes très en avance, mais les maoïstes ont prévu une grève générale pour aujourd'hui, impliquant la fermeture de l'ensemble des commerces et le blocage des voies d'accès...
Je me réveille donc à 4h30, un peu sévère le saut du lit !
Je fais également la connaissance de Dilé, qui sera mon guide pendant les 11 jours de trek.

Nous partons en taxi pour l'aéroport, d'où le vol partira finalement à 7h30... Nepali time, comme me dira Dilé !

L'avion est un Dornier 228, à 2 hélices, et comportant 2 rangées d'une dizaine de sièges. Un vrai coucou, quoi. Le vol dure 45 minutes, pendant lesquelles nous passons au dessus de montagnes, et voyons apparaître petit à petit l'impressionnante chaîne de l'Himalaya...



Entre l'attente à l'aéroport et l'attente dans l'avion, nous atterrissons à 9h30 à Lukla, située à 2800 mètres d'altitude, et point de départ des treks vers le domaine de l'Everest. L'aéroport est assez atypique, avec sa piste d'atterrissage en pente !

Nous avalons un petit déjeuner dans un lodge à Lukla, puis commençons notre marche. Un lodge, c'est un petit hôtel offrant le minimum syndical de confort : chambre individuelle ou double, ne comportant... qu'un lit ! Pas de chauffage, pas de salle de bains ni de toilette, qui sont communes lorsqu'elles existent. C'est le type d'hébergement quasi exclusif des treks, et on en trouve réguilèrement sur le chemin, dans les villages traversés.



La marche est assez aisée jusqu'à ma première étape, Phakding, situé à 2.700 mètres, que nous atteignons au bout de 2h30. Je découvre les paysages grandioses de la vallée de l'Everest, ainsi que les villages typiques de montagne, où les gens vivent sereinement du tourisme ou de l'agriculture. Nous croisons des porteurs, des yaks, des vaches et des ânes qui acheminent les provisions vers les différents villages.





A Phakding, nous prenons notre déjeuner dans un lodge, et je fais connaissance avec ma chambre. Elle est très froide car mal isolée, mais avec mon sac de couchage et 2 couvertures, ça devrait aller.


Pendant le repas, je joue avec le photogénique Umar, le fils de la patronne, que je surnomme Aigle, car il l'a lu sur ma veste et n'arrête pas de le répéter.


Je suis fatigué de m'être levé très tôt, et je vais faire une petite sieste. Quand je reviens, vers 17h, je commande un repas que je mangerai avant d'aller me coucher tôt, car demain est une rude journée.

Le 21 décembre 2009 : Phakding (2.700 m) - Namche Bazar (3.400 m)

Après une rapide toilette (à l'eau froide !) et un petit déjeuner, nous partons de Phakding à 7h30, pour arriver après 7h de marche et une pause d'environ une heure pour déjeuner à Namche Bazar. Cette journée est vraiment harassante, interminable, mais le décor dans lequel nous avançons est splendide. Se succèdent traversées de forêts de pins, ascensions d'escaliers de pierres posées (dont les marches inégales sont un calvaire !), franchissements de ponts suspendus.

Autour de nous, trônent les montagnes majestueuses. Mais pour Dilé et les habitants du coin, ce ne sont "que des rochers", seuls les sommets de plus de 6.000 mètres pouvant prétendre à l'appellation "montagnes"...

Nous pouvons néanmoins apercevoir quelques montagnes, dont l'évocation du nom fait frémir les alpinistes amateurs : Kusum Kanguru (6.370 m), Thanserku (6.618 m), Kyashar (6.770 m), Kang Tenga (6.783 m)...

Sur le chemin, nous nous arrêtons pour boire un black tea, le thé noir indispensable qui donne l'énergie et désaltère. Je rencontre un jeune français, Thomas, ainsi que son guide Nima Sherpa. Ils restent manger au lodge où nous nous sommes arrêtés, et nous continuons notre route.

Au détour du chemin, le grandiose Everest et son cousin le Lhotsé s'offrent à notre vue, pour la première fois du trek. Nous nous arrêtons pour les regarder, je suis scotché. Néanmoins, ils ne paraissent pas si impressionnants, vus comme ça. Difficile de s'imaginer qu'il culminent à 8.510 mètres et 8.848 mètres !

Enfin, nous arrivons en vue de Namche Bazar... Je suis éreinté, d'autant plus que Dilé ne me dit pas vraiment où se trouve notre point de chute (on arrive, on arrive !). Le lodge qu'il a choisi se trouve en haut du village, et la dernière montée me met de mauvais poil.

Mais bon, au moins il est confortable, et tenu par un ami de Dilé, ce qui me permettra d'avoir de bons prix. Après un bon repas, je vais profiter du soleil devant la guesthouse, et je vois bientôt arriver Thomas et Dilé, qui ont choisi le même lodge pour la nuit. Nous ferons donc tous les quatre plus ample connaissance, et ferons un bout de chemin ensemble (eux vont d'abord au camp de base de l'Everest avant de monter au Gokyo Ri).

Le soir, je mange avec Thomas, il est très sympa et a 21 ans. Nous discutons beaucoup. Puis Dilé et Nima me payent un verre d'Everest whisky, assez imbuvable, d'autant plus que les népalais le coupent à l'eau chaude ! Je ne fais pas long feu, et vais m'endormir à 21h, exténué. Heureusement, demain c'est la journée d'acclimatation à Namche Bazar.

Le 22 décembre 2009 : journée d'acclimatation à Namche Bazar (3.400 mètres)

Cette journée permet de s'habituer en douceur à l'altitude, mais pas question de ne rien faire ! Nous laissons nos sacs à l'hôtel, et partons tous les 4 dans les hauteurs de Namche Bazar : Syangboche, et sa piste d'atterrissage quasiment pas utilisée à la demande des habitants pour préserver les lodges situés plus bas, ainsi que Khunde et son hôpital, créé par Sir Edmund Hillary (le premier à avoir gravi l'Everest, un véritable Dieu pour les habitants de la région).

Puis nous escaladons une colline et dépassons les 4.000 mètres d'altitude pour la première fois. L'ambiance est joyeuse, Nima est un joyeux drille, et nous fait bien rigoler. Tout en haut, nous avons une vue splendide sur l'Ama Dablam, la plus belle montagne du monde, selon les népalais. C'est vrai qu'elle en jette, du haut de ses 6.814 mètres. En plus, il paraît qu'elle est particulièrement technique pour les alpinistes qu'y s'y risquent.

Nous retournons à Namche Bazar, en passant par l'Everest View Hotel, le seul hôtel de luxe de la région, très classe, et s'adressant majoritairement à de fortunés touristes japonais. Mais il est quasiment tout le temps vide (peut-être que le principe de confort n'est pas trop adapté au trek ?), et nous prenons tous les 4 seuls face à l'Everest un thé à 75 Rs, le thé le plus cher de la région de l'Everest, s'écrie Nima.

De retour à notre bon vieux lodge, je prends une douche chaude, une des 2 de mon trek, dans l'atypique coin douche de l'hôtel...

Le soir, je dîne encore avec Thomas, et nous concluons la soirée par une partie endiablée de bataille corse, avant d'aller nous coucher.

Le 23 décembre 2009 : Namche Bazar (3.400 m) - Dole (4.040 m)

Encore une sacrée journée qui nous attend. Mais malgré l'important dénivelé, la journée se passe plutôt bien. Nous quittons Thomas et Nima (qui parle anglais et japonais couramment), qui partent en direction du camp de base de l'Everest. Une rude ascension les attend, mais Thomas est assez costaud.

Je commence à ressentir un peu les effets de l'altitude : manque d'appétit, difficultés à respirer, mais pas encore de maux de tête.

Sur le chemin, nous doublons une néo zélandaise de 45 ans, bouddhiste, un peu illuminée, qui marche toute seule. Nous la retrouverons le soir au lodge de Dole, avec un couple sympathique de jeunes mariés. Lui est anglais, elle irlandaise, et ils vivent tous les deux à Perth, en Australie. Tous les 3 me donneront de précieux conseils pour mes prochains voyages dans ces pays. Nous faisons également connaissance de courageux campeurs australiens, au nombre honorable de 15 ! Courageux, car la nuit, la température doit descendre à -10°.

Le 24 décembre 2009 : Dole (4.040 m) - Machhermo (4.450 m).

C'est une petite étape (comme toutes celles au delà de 4.000 m), mais elle est très éprouvante pour mon organisme. Là, je ressens vraiment le mal d'altitude, les maux de tête étant le plus gênant.

Les paysages deviennent plus arides, plus durs, plus grandioses aussi...

Nous faisons la route à 2 avec Dilé, et nous rejoignons bientôt le couple irlando-anglais et leur guide, qui nous conseilleront un sympathique lodge à Machhermo. Le soir, je n'ai pas faim, j'ai très mal au crâne, et je suis très fatigué, ce qui provoque l'inquiétude de Dilé (en cas de mal d'altitude confirmé, une seule solution, descendre, et vite !). Je vais me coucher à 19h30, vraiment mal, dans le froid de ma chambre.

Le 25 décembre 2009 : Machhermo (4.450 m) - Gokyo (4.750 m)

Joyeux Noël ! Aujourd'hui, je me réveille frais et dispos, sans mal de tête ! Nous partons joyeusement en compagnie du jeune couple, et faisons route tranquillement sur des plateaux plutôt désertiques.

Nous arrivons aux 3 lacs de Gokyo, et entourés d'amoncellements de pierres, posées là par des pèlerins qui se rendent à la montagne sacrée de Gokyo Ri. Les lacs, gelés, sont impressionnants de beauté ; la dilatation de la glace émet des sons effrayants, comme des coups sourds de tambour. Nous nous amusons à glisser sur la glace, mais je ne suis pas trop rassuré.

J'arrive donc à Gokyo assez frais, et la guesthouse dans laquelle nous dormons est située juste en face du 3ème lac de Gokyo. Le soir de Noël est un soir comme les autres, et je suis un peu en retrait des discussions entre trekkeurs anglo-saxons. Je fais la connaissance d'une espèce d'ours sibérien, venant de Krasnoïarsk, et en vadrouille dans l'Himalaya depuis 2 mois. Il doit mesurer 2 mètres, et est la caricature du russe bourru. Mais il est très gentil.

Houda me manque énormément, je n'ai plus de réseau de téléphone depuis Namche Bazar, et je pars donc à la recherche d'un téléphone dans le village. Pour 750 Rs, j'utilise le téléphone satellite d'un lodge voisin pour parler 3 minutes avec ma chérie. Ca me fait du bien.

Après un simple repas, je pars me coucher tôt, car le lendemain, c'est le clou du trek : l'ascension du Gokyo Ri.

Le 26 décembre 2009 : Gokyo Ri (5.357 m) - Dole (4.040 m)

Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit (certainement le mal d'altitude), et je me réveille donc pas très frais, à 5h du matin. Avec Dilé, nous entamons l'ascension du Gokyo Ri, dans le froid et la nuit, éclairés de nos lampes.

La montée est relativement courte (moins de 2h), mais très éprouvante. J'arrive en haut, le soleil est déjà levé, et 2 étaux m'enserrent la poitrine et la tête. Les pauses se sont faites de plus en plus longues, et de plus en plus rapprochées. Chaque pas m'a coûté un gros effort, et je respire difficilement.

Mais quand j'atteins le sommet, à moitié titubant, le spectacle est magistral. Une vue époustouflante s'offre à nos regards : l'Everest bien sûr, du haut de ses 8.848 m, posé tel un vaisseau pyramidal, domine tout alentour. A sa droite, le Lhotsé, qui avec 8.501 m, est le 4ème plus haut sommet du monde. Puis un peu plus à droite, le Lhotsé Shar (8.386 m), et complètement à gauche, nous avons une vue superbe sur le terrible Cho Oyu (8.153 m). Et puis nous apercevons juste un bout du sommet du Makalu (8.470 m).

Là, c'est moi, avec l'Everest à gauche... Je cache le Lhotsé, mais pas de panique, vous le verrez sur la prochaine photo !

Là, c'est moi devant le Cho Oyu...

Et puis il y a les plus de 7.000 m : Gyachungkhang (7.952 m), à droite du Cho Oyu, le Pumo Ri (7.165 m), et le Nupsté (7.864 m). Les sommets de plus de 6.000 m sont légion, mais ils semblent tellement écrasés par les géants...

Nous restons un bon moment, saisi par la majesté des sommets. Puis il est l'heure de descendre. Ma tête me lance, c'est horrible. Descendu à Gokyo, je ne vais toujours pas mieux. Au lodge, je prends 2 cachets d'aspirine, et fais une sieste d'une heure, mais le mal est toujours là.

Nous décidons avec Dilé de descendre jusqu'à Dole. Une longue marche, mais elle me permettra de perdre mon mal de crâne, comme par magie. Nous repassons par les endroits que nous avons croisés en montant, et dormons dans le même lodge qu'à l'aller.

samedi 19 décembre 2009

du 13eme au 18eme jour...

Kathmandu, du 14 au 19 decembre


Après ma course folle en Inde, j’ai décidé de prendre le temps de souffler un peu au Népal, où je reste 3 semaines. J’y vais donc doucement, restant basé à Kathmandu, et consacrant mon temps entre visites et démarches pour réaliser un trek et aller au Tibet, mais à un rythme moindre que l’Inde.

Le 14 décembre, j’ai encore la crève lorsque je me réveille, et le fait que ma chambre soit très froide, sans chauffage n’a pas dû arranger les choses.

Je me lève donc difficilement, et pars tranquillement à la recherche de l’agence Trinetra Adventures, qui m’a été conseillée hier par le groupe de français. Quand je dis que je pars à la recherche, c’est vraiment le terme, parce qu’à Kathmandu, vous avez beau avoir une adresse, et un plan, c’est impossible de s’y retrouver. Le nom des rues n’est pas indiqué, il y a des ruelles qui s’entrecroisent de partout, des impasses régulièrement, et aucun panneau indicatif. En plus, toutes les boutiques se ressemblent à s’y méprendre. Bref, un joli foutoir, sans point de repère. Et lorsque je demande mon chemin aux autochtones, bien souvent ils ne connaissent pas où m’envoient dans des directions différentes.

Bref, c’est quand même une belle opportunité de s’égarer et d’errer dans Kathmandu, et en fait c’est la meilleure solution pour découvrir la ville et son ambiance. Donc je marche un peu au hasard, dans la direction qui me paraît être celle de l’agence quand même. Je croise les népalais, souriants et avenants, je m’imprègne de l’ambiance si particulière de la capitale.

Kathmandu, c’est un foutoir sans nom (quoique par rapport à l’Inde, c’est propre et pas si mal organisé que ça !) : le développement de la ville s’est fait rapidement et anarchiquement, la circulation, sans organisation, est devenue infernale dans l’imbroglio de ruelles, ce qui fait de Kathmandu, située dans une vallée, une des villes les plus polluées du monde.

Ici l’hiver est rude : nous sommes en plein mois de décembre, mais le soleil brille radieusement et la température doit avoisiner les 20°. Le soir, elle descend quand même pas mal, autour des 8°. Du coup, je pense à mon Tour du Monde du froid, et je me dis que depuis le début, je me débrouille pas mal côté climat. Vous qui êtes en France, sous la neige, me contredirez-vous ?

J’arrive finalement à Trinetra Adventures vers 14h, et je fais connaissance avec le sympathique patron, qui parle un français tout à fait correct. D’ailleurs, le frère de ce monsieur, qui tient l’agence avec lui, a été formé à Chamonix, et possède le diplôme français de guide de haute montagne. Gage de qualité de l’agence, car à Kathmandu, sur l’ensemble des agences de trek (il y en a plus de 300 !!!), seules quelques unes offrent des prestations sérieuses.

Après moult discussions, nous convenons d’un trek de 11 jours, aux lacs de Gokyo, du côté de l’Everest. Au programme, avion jusqu’à Lukla, puis ascension progressive jusqu’aux lacs. Enfin, clou du programme, escalade du pic de Gokyo, qui culmine à 5.350 mètres, quand même, et qui offre une vue fabuleuse sur le mont Everest, paraît-il.

Vendu, j’opte pour ce trek, nous continuons à discuter de tout et de rien, avec son adjoint également, nous prenons le thé, et finalement, je pars de l’agence à la nuit tombante. Sur le chemin, j’achète dans un des nombreux magasins qui sont à Thamel, quelques menues choses qui me seront utiles lors du trek : 2 gourdes, des lunettes de soleil de haute montagne, et un couteau.

Puis je rentre à l’hôtel, et je mange un morceau dans un resto du coin, puis vais me coucher.

Le lendemain, le 15 décembre, je pars à la recherche d’une agence de voyage qui organise des tours au Tibet. Les coordonnées m’ont été données par Trinetra Adventures, donc je leur fais confiance.

Après de nombreux détours, où je découvre encore la vie de Kathmandu, je tombe sur l’agence Tibet International Travels and Tours. Je monte, là encore je tombe sur un monsieur sympathique, qui m’explique que mon billet d’avion Kathmandu – Lhassa que j’ai acheté dans mon package de billets tour du monde, ne me sera d’aucune utilité. En effet, pour aller au Tibet du Népal, 2 conditions sine qua non, imposees par le gouvernement chinois : faire partie d’un groupe, et passer par une agence népalaise (ce que je fais), qui planifie toutes les visites, réserve tous les hôtels, et désigne un guide et un chauffeur qui doit accompagner .

Or voilà, moi je me voyais bien faire partie d’un groupe où je serais tout seul, c’est possible, mais ça coûte un bras ! Il me reste une solution, m’intégrer dans un groupe pour faire Kathmandu – Lhasa par route, en visitant les sites remarquables sur le chemin, périple qui durerait une semaine.

Ça ne me satisfait pas beaucoup, parce que ça implique pour moi d’annuler mon billet d’avion (est-ce possible ?), et je n’ai pas trop envie de me retrouver avec des gens que je ne connais pas. Le mec de l’agence me certifie quand même que c’est la meilleure solution pour moi, et que si je fais autrement, je n’aurais pas de permis spécifique pour entrer au Tibet.

Bon, je décide de réfléchir, et pars de l’agence, avec dans l’idée d’aller en voir une autre, et de prendre contact avec Travel Nation, l’agence de voyage anglaise qui m’a vendu les billets d’avion Tour du Monde.

Mais je me dis que je n’ai pas visité grand-chose à Kathmandu, et qu’il serait temps que je m’y mette. Je file donc à pied à Durbar Square, le centre du vieux Kathmandu, où se succèdent temples, palais, pagodes anciens. Le site, magnifique et majestueux, a été classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Après m’être acquitté du droit d’entrée de 200 Rs, je découvre la première place, appelée Basantapur, et qui était l’ancien parking à éléphants royaux. Elle sert aujourd’hui de marché aux souvenirs.

Le long de cette place, un magnifique palais, avec la tour de Basantapur, présente des fenêtres et balcons en bois sculptés avec une finesse époustouflante. Le tout est du plus bel effet.

Puis je m’approche de la Kumari Ghar, maison du XVIIIème siècle en bois là encore finement sculpté. C’est dans cette maison que réside la Kumari, la seule déesse vivante du monde. Là, il faut que je vous explique : au XVIIème siècle, le roi du Népal de l’époque provoqua le courroux d’une déesse, et celle-ci lui ordonna, afin de racheter son pardon, de vénérer une fois par an sa réincarnation. Depuis lors, tous les rois népalais doivent s’incliner tous les ans devant la Kumari, qui est en fait une fillette (de 4 ans) choisie pour son appartenance à une certaine caste, et son horoscope adéquat.

Les activités de la Kumari sont très limitées, car tout saignement révoque son caractère sacré, et elle perd alors son statue de Déesse. Donc, elle ne sort pas (sauf pour se montrer à de rares fois), ne joue pas, et de toute façon, elle prend sa retraite à partir de ses premières règles. Je sais pas vous, mais moi, une vie divine dans ces conditions, ça ne m’intéresse pas trop…

Enfin, je suis dans sa magnifique maison, mais pas moyen de l’apercevoir, bien sûr, et quoiqu’il en soit, il est interdit de la prendre en photo.

Je poursuis la visite de Durbar Square, et la, c'est une succession de temples, de maisons, la plupart datant de l’époque newar, à partir du XVIème siècle, et présentant à chaque fois des sculptures boisées magnifiques.

A noter, le plus beau et le plus grand temple, appelé temple de Taleju, qui est magnifique de loin, et de près je n’en sais rien, parce qu’il n’est accessible qu’à la famille royale (et comme jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas un parent du roi du Népal, je n’y ai pas droit).

Et puis à Durbar Square se trouve également le palais royal, fortement gardé, et où aujourd’hui je ne peux pas rentrer. Pourquoi ? Je pense que c’est parce qu’une délégation chinoise est attendue par le roi (je les vois d’ailleurs pénétrer un peu plus tard dans le palais, sous une escorte plus qu’honorable). J’insiste auprès du militaire gardant l’entrée, et je n’obtiens que le droit de prendre quelques photos, juste de la cour.

Après Durbar Square, je décide de rentrer à pied, en passant par Makhan Tole, qui est gigantesque bazar, où on trouve beaucoup de boutiques, de marchands en tous genres, et de monde qui parcoure ces ruelles. C’est grand, c’est bondé, c’est typique. J’erre au hasard dans le quartier, et apprécie les senteurs, le bruit, me laisse porter par le flux interminable, et découvre au détour de telle ou telle impasse, un temple ou un stupa. C’est ça, Kathmandu !

Enfin, fatigué par cette longue marche, je prends la direction de Thamel, et je m’épate moi-même parce que je commence à m’orienter un peu ! Après un saut à l’hôtel, j’envoie un mail à Travel Nation, qui m’indiquera une autre agence pour le Tibet, puis je décide d’aller manger dans un resto conseillé par le Routard, le Roadhouse Cafe, un resto italiano nepalais, et dans lequel je savoure une delicieuse pizza au chicken tandoori !

Enfin, je vais me coucher, dans le froid de ma chambre et le bruit venant du café d’en face, où un groupe joue de la musique. Mais bon, à 23h, tout est éteint, il n’y a plus un seul bar d’ouvert. Donc Kathmandu, pas vraiment ambiance station de ski, au final !

Le 16 décembre au matin, je file à pied pour aller voir le Swayambunath, autrement appelé le Monkey Temple, parce qu'il y a plein de singes qui ont investi ce lieu. Il se trouve sur une colline a 2km de Kathmandu, et la ballade est tres instructive.

La, finis les touristes, finis les magasins, c'est la riviere, ce sont les intouchables, qui s'offrent au regard. Bref, j'arrive en bas du temple. A suivre...

Le 17 decembre, je ne fais pas grand chose.

Le 18 décembre, je vais voir Bhaktapur.

Le 19 décembre, je vais voir Patan.

Du 20 decembre au 31 decembre, je suis en trek...

Desole d'etre aussi bref, je n'ai pas le temps, le cafe internet ferme a l'instant. Je voulais juste vous donner de mes nouvelles, et vous dire que pendant 11 jours, je ne posterai pas, puisque je serai tout la haut. Mais promis, des que je peux, je mettrai tout a jour (y compris avec les accents !), en incluant de jolies photos.

Alors, joyeux Noel (moi je vais reveillonner a 4500 metres d'altitude), et bonne annee !

mercredi 16 décembre 2009

12ème jour...

Varanasi, le 13 décembre 2009


Je me lève à 6h pétantes ! Après une toilette rapide, je descends à la réception, où tout est encore éteint, et le réceptionniste dort sur son lit de camp. Je le réveille (malgré moi), et lui dit que je souhaite prendre une barque sur le Gange. Il appelle un de ses potes, qui m’emmène sur les quais tous proches du fleuve. Nous négocions le prix de l’heure à 100 Rs (il m’en voulait 300, le bougre !).

Nous partons donc pour une petite ballade sur le Gange, alors que le soleil commence à se lever. Là, j’assiste à l’étonnante et merveilleuse mise en branle de la ferveur religieuse des hindous.

Je les vois qui s’avancent vers les ghâts (vous savez, ces escaliers si célèbres qui descendent vers le fleuve), pour y faire leurs ablutions quotidiennes. Tout est bigarré, invraisemblable. Il se dégage du réveil de la ville sainte, une magie, et une atmosphère assez indescriptible, quelque chose qui vous prend aux tripes.

Les hindous de tous âges, de tous milieux sociaux, viennent se laver dans l’eau immonde et néanmoins sacrée du Gange. Certains même en boivent !

Toutes ces scènes se déroulent sous les yeux de touristes qui passent, comme moi, en barque le long des ghâts, ce qui a l’air de ne déranger personne. Dans le fleuve, flottent de nombreuses couronnes de fleurs entourant des bougies, mais également des corps qui n’ont pas été complètement brûlés.

Oui, parce qu’à Varanasi, on vient de tous les coins du pays pour y mourir, et faire brûler son corps sur les bords du fleuve sacré. Les restes sont ensuite jetés dans le Gange, et avec ça, normalement, les fidèles accèdent directement au Nirvana en brisant le cercle sans fin des réincarnations (le Samsara).

Je passe d’ailleurs devant les ghâts de crémation, où le spectacle est là aussi saisissant. Sur 3 bûchers, il se dégage une fumée noire, avec une odeur âcre de chair brûlée… les familles regardent, et suivent les règles qui s’appliquent. Tout cela est très éprouvant, vu de l’extérieur… j’ai d’ailleurs du mal à regarder dans la direction des bûchers, et nous repartons vite vers le ghât le plus proche de l’hôtel.

A Varanasi, il y a aussi beaucoup de vieillards, qui attendent leur fin dans les quartiers qui jouxtent le fleuve, dormant à même le sol… à Varanasi, la mort fait partie intégrante de la vie, et c’est vraiment ce qui est le plus déroutant pour les occidentaux. On ne revient pas indemne de Varanasi…

Bon, tout cela ne m’a pas vraiment ouvert l’appétit, mais je rentre quand même prendre mon petit déjeuner à l’hôtel. Je suis le premier client, et les employés de l’hôtel viennent à peine de se réveiller. Moi, Guillaume, je suis le premier levé !!! Bref, j’admire la vue sur le Gange, cette fois-ci à la lumière du jour, et regarde des enfants qui s’amusent avec leurs cerfs volants, sur les toits des bâtiments voisins, imperméables à l’ambiance morbide qui suinte de leur ville.

Puis je prends un rickshaw pour rejoindre l’aéroport. Le trajet dure 1h30, le chauffeur se traîne tellement que j’ai peur d’arriver trop tard pour l’enregistrement. En fait pas du tout, j’arrive et le comptoir des départs internationaux est fermé. Il faut dire que l’aéroport international de Varanasi ressemble à un aérodrome de 2ème zone !

Les portes s’ouvrent enfin, je fais un tour de l’aéroport (il doit y avoir en tout une dizaine de boutiques), j’achète et écris des cartes postales, veux les poster, mais suis-je bête, nous sommes dimanche, et le guichet de l’Indian Post est évidemment fermé. Je les enverrai de Katmandou.

J’utilise mes dernières roupies à acheter 2 nappes soi disant en soie, mais je ne suis pas dupe, je me doute bien qu’il s’agit de synthétique… avec un T-shirt, je négocie durement à 1.500 Rs. Il me reste 65 Rs en poche, on peut dire que j’ai optimisé !

Je m’enregistre sur mon vol, et ô surprise, je suis en business class ! Puis c’est le contrôle de douane, la sécurité, et je monte dans l’avion, où il n’y a que des étrangers, d’ailleurs. Le vol se passe bien, sauf qu’il tourne un peu avant d’atterrir, puis me voilà arrivé sur le sol de Katmandou !

Je fais faire mon visa, puis sors de l’aéroport, il fait un peu plus frais qu’en Inde : la température est passée de 25° à 15 ou 16°. Ici aussi, je me fais alpaguer par les chauffeurs de taxi qui m’ont l’air aussi collants qu’en Inde. Je prends un taxi prepaid, et fonce pour 450 Roupies népalaises (facile, ça fait 4,5€) vers le centre de Katmandou, le quartier de Thamel, l’hôtel Shree Tibet.

Pour 600 Rs la nuit, j’ai une chambre correcte, confortable, mais sans chauffage (de toute façon c’est rare à Katmandou), et avec eau chaude aléatoire. Je vais me balader rapidement dans Thamel, en fait le quartier touristique de la capitale. Il est très animé, avec beaucoup d’hôtels, de bars, de commerces. C’est bizarre, ça fait un peu ambiance station de ski, avec les bars et les boutiques de fringues de froid. Alors forcément, je m’y sens bien.

Les népalais sont très métissés, on sent dans leurs traits de l’Inde, de la Chine, du Tibet, et même parfois de l’Europe. Et puis, on voit que c’est un peuple d’altitude.

Je vais dans un café qui fait wifi, juste en face de l’hôtel, et me connecte en sirotant un petit cocktail de fruits. Le bar où je suis est bien animé, et ça jusqu’à minuit environ, je m’en rendrai compte car ma chambre donne juste au dessus !

D’ailleurs, quand je remonte à l’hôtel, je me rends compte que je capte leur wifi, donc pas besoin de consommer !

Dans le hall de l’hôtel, je rencontre 4 français qui reviennent d’un trek de 18 jours dans le massif de l’Annapurna. Ils repartent aujourd’hui en France. Ils sont tellement dithyrambiques sur l’agence de trek, qui est aussi dans mon guide, d’ailleurs, que je décide d’aller la voir demain matin.

Pour l’heure, je vais me coucher, en attendant avec impatience de découvrir Katmandou !