Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


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lundi 29 mars 2010

Petit interlude...

Bonjour à tous !

Voilà un petit moment que nous n'avons pas mis à jour le blog. Après la Chine, nous sommes allés en Mongolie, où les connections étaient impossibles, puis au Japon, où notre rythme de folie ne nous a pas permis d'avancer d'un poil, sinon en rédaction du prochain article.

Et puis, nous avons perdu notre ordinateur portable à l'aéroport au Japon, avec toutes les photos, les ébauches d'articles...

Pas de panique pour nous, nous savons que l'ordi est en lieu sûr au Japon, mais ne savons pas quand nous allons le récupérer, probablement pas avant le 18 avril !

Pour information, après la trépidante Hong Kong, la diversifiée Chine, la glaciale Mongolie, l'incroyable Japon, une minuscule escale à Sydney, nous voici depuis aujourd'hui en Nouvelle Calédonie.

Changement de continent, changement de climat, changement d'environnement, nous voici une fois de plus dépaysés, et tant mieux, puisque c'est ce qu'on recherchait.

Donc, en gros, nous n'oublions pas le blog, mais il est au point mort pour quelques semaines encore.

Patience, le récit de nos trépidantes aventures recommencera bientôt !

A bientôt !

Houda et Guillaume

vendredi 12 mars 2010

Du 55ème jour au 60ème jour

23 janvier 2010 : Langmusi


Ce matin, le réveil est encore douloureux, surtout à 6h ! Le moine de notre auberge nous accompagne à la gare, en appelant (et payant) un taxi, nous dit au revoir devant le bus. Nous le remercions chaleureusement, pour sa gentillesse, sa générosité et sa disponibilité, qualités de ce peuple qui a si peu, mais partage tant. Notre halte à Xiahé restera inoubliable...


Notre voyage en bus se passe tranquillement, la route étant un peu meilleure qu'entre Xining et Xiahé, le bus un peu plus confortable, mais sans chauffage. Houda la marmotte arrive cependant à trouver le sommeil, tandis que je profite de la vue fabuleuse sur les montagnes environnantes et les villages typiques que nous traversons.



Lorsque nous débarquons à Langmusi, le froid est un peu moins intense qu'à Xiahé, la ville étant perchée à 2600 mètres d'altitude, soit 400 mètres plus bas que notre précédente étape. Avec deux sœurs irlandaises, que nous avions croisées à Xining et Xiahé, nous partons à la recherche d'un hébergement. Le Lonely Planet conseille le Langmusi Binguan et son patron Kelsang, mais arrivés devant l'hôtel que nous trouvons rapidement dans cette ville de 3000 habitants, nous trouvons porte close.



Les sympathiques voisins, tenant un petit restaurant, nous expliquent tant bien que mal que l'établissement est fermé mais arrivent appeler Kelsang qui passe justement dans la rue. Celui-ci nous confirme que pour cause de travaux, il ne rouvrira son hôtel qu'au début de la saison touristique. En attendant, il nous envoie vers le seul hôtel à peu près correct, il s'agit d'un hôtel de style chinois, encore un gros pavé bien bétonné dont nous avons déjà oublié le nom.


Pour nos 4 nuits (2 pour les irlandaises, 2 pour nous), nous arrivons à négocier le prix de la chambre à 80 yuans par nuit. L'hôtel n'est à première vue pas d'une propreté irréprochable, mais les chambres sont chauffées et disposent d'une salle de bain. Et de toute façon, nous n'avons pas le choix.


Nous posons nos affaires, et partons déjeuner dans un sympathique restaurant de routards tenu par une famille Hui, le Lesha's Restaurant (Lesha étant la patronne), où je commande un appétissant burger de yak, accompagné d'une bière, alors que Houda se contente d'un classique riz sauté au poulet. Mon plat qui mixe l'occident avec le local me ravit, alors que celui d'Houda est on ne peut plus passable.


Après le déjeuner, j'insiste auprès d'Houda pour monter jusqu'à un monastère qui surplombe la ville, le Sertri Gompa, datant du milieu du XVIIIème siècle. L'ascension est un peu rude après notre réveil matinal, mais nous sommes bien récompensés par la belle vue sur la ville, et les jolis temples (dont certains sont en rénovation).



Mieux encore, lorsque nous arrivons au temple le plus haut, nous avons la chance de pouvoir regarder les moines s'exercer à la trompe, un instrument long et étonnant, produisant un son sourd et plaintif, à la manière des didjeridoo. Les moines sont affables, nous discutons (ou plutôt essayons de discuter) avec eux, et rigolons beaucoup : ils ne croient pas Houda lorsqu'elle leur affirme qu'elle est française, et la prenne pour une indienne !



Puis ils nous invitent rentrer dans le temple avec eux, où semble se préparer une cérémonie. Les moines retrouvent leur sérieux, s'installent, commencent prier en marmonnant, d'autres jouent des instruments de musiques (trompes, cymbales et tambours). Un cérémonial similaire à celui que j'avais vu au Tibet, dans le monastère de Drepung, avec la musique en plus et dans une atmosphère plus intimiste. Nous regardons, un peu timides, depuis l'entrée du temple, puis nous sortons carrément.


Un moinillon se poste devant la porte, prend les battants dans chacune de ses mains, et semble guetter quelque chose. À un moment, sur un coup de cymbales, il referme violemment la porte, y pose un cadenas, laissant les moines psalmodier dans le noir. Nous partageons cet intense et curieux moment de l'extérieur, en nous demandant sa signification. Peut-être une libération des « mauvais esprits », qui ne doivent pas s'échapper de l'extérieur du temple ?


Nous laissons le monastère derrière nous, et redescendons vers la ville, que nous visiterons rapidement. Encore une fois, nous sommes saisis par le manque d'hygiène. Des ordures jonchent les bords de la rivière qui pourrait pourtant être charmante, les femmes lavent le linge dans l'eau trouble, un cadavre de chien juste à côté... le contraste avec Xining, la ville aux trottoirs nettoyés régulièrement, est criant, et montre bien le fossé qui existe entre les campagnes et les villes chinoises.



Après cette journée dans le froid sec de la montagne, nous apprécions vivement la douche chaude, que nous pourrons prendre à 20h (au lieu des 15h que nous avait promis le patron de l'hôtel). Puis nous retournons voir Lesha pour dîner, et rentrons l'hôtel pour passer une nuit bien méritée.


L'hôtel et notre chambre sont tout le contraire de ce que nous avions Xiahé : le personnel est peu avenant, la chambre est très sale, meublée sans goût, et surchauffée ! À tel point d'ailleurs que nous devrons ouvrir la fenêtre pendant la nuit ! Ce chaud - froid aura raison de la santé d'Houda, qui se paiera un rhume carabiné.


24 janvier 2010 : Langmusi


Aujourd'hui, nous n'avons pas beaucoup la forme, mais nous décidons quand même d'aller nous balader dans les environs, à pied. Nous partons d'abord en direction de l'autre monastère de Langmusi (le Kerti Gompa), que nous longerons sans le visiter. Sur le chemin, nous croisons des habitants, des pèlerins, ainsi que quelques moines.








Puis nous continuons notre marche vers la source de la rivière, à côté de laquelle sont situées plusieurs grottes sacrées. La jolie randonnée dans le canyon formé par l'ancien lit de la rivière a quelque chose de magique, et nous prenons notre temps à profiter de ces instants de calme dans la nature.




Arrivés au pied d'une falaise, au bout du canyon, nous rebroussons chemin jusqu'au monastère, puis grimpons une petite colline face à la ville et aux montagnes environnantes. Nous redescendons ensuite jusqu'à Langmusi, passons par le quartier musulman et sa mosquée, et visitons un magasin de bijoux en argent. Le jeune hui qui tient la boutique parle un anglais parfait, il nous ouvre les portes de l'atelier, où nous pouvons admirer le travail de l'artisan, encore un moment très instructif et intense...



Après un déjeuner tardif, nous finissons notre journée par une dernière randonnée de l'autre côté de la ville, au pied de montagnes dignes du Far West américain... avec les yaks en plus !



De retour l'hôtel, nous organisons notre départ de Langmusi. Comme nous abandonnons l'idée de passer à Hongyuan, nous décidons de nous arrêter Songpan, dans le Sichuan, où je trouverai un BSP pour prolonger mon visa. Renseignements pris dans le guide, et auprès des habitants (plus fiables) nous prendrons donc un bus demain matin 7h, qui doit nous déposer 2 heures plus tard à Ruer'gai, où a priori nous devrions pouvoir trouver un bus pour Songpan. Rien n'est sûr, encore moins les horaires, et nous improvisons donc, pas trop certains du résultat.


Du 25 au 27 janvier 2010 : Songpan


Le matin du 25, nous nous levons donc tôt, et réveillons avec difficultés le patron afin qu'il nous ouvre la porte de l'hôtel. Le bus de 7h arrive, mais il s'avère qu'il ne va pas à Ruer'gai. Nous poireautons dans une boulangerie (où le gentil boulanger nous permettra d'attendre au chaud, alors qu'il prépare ses pains) jusqu'à 7h30, heure à laquelle le bon bus arrive. Nous nous installons, puis roulons pendant les 2 heures qui nous séparent de Ruer'gai, toujours dans les paysages tibétains somptueux.


Arrivés à la gare routière de Ruer'gai, nous allons à la pêche aux renseignements, tâche toujours un peu difficile dans ces régions où personne ne parle anglais. Nous comprenons finalement que le prochain bus pour Songpan part à 14h30, ce qui nous laisse 4 bonnes heures à tuer dans la ville.


Ruer'gai est une bourgade moyenne, pas très passionnante, puisqu'elle n'est qu'un nœud routier, et constitue donc une halte obligée pour les voyageurs, comme nous. Nous prenons le temps d'errer à travers les nombreux commerces, plus chinois que tibétains, faisons quelques menus achats, déjeunons dans un restaurant de nouilles où nous avions laissé nos bagages le temps de notre exploration de la ville, puis retournons à la gare routière où nous attendons patiemment notre bus.


Notre trajet vers Songpan dure environ 5 heures, et est toujours aussi inconfortable, mais nous commençons à prendre l'habitude. Nous arrivons donc à Songpan à la nuit tombée.


J'ai repéré dans le Lonely Planet une adresse de guesthouse, disposant de chambres avec salle de bain, la Shun Jiang Guesthouse, pas très loin de la gare routière, et nous y allons donc à pied en esquivant les entreprenants conducteurs de rickshaws qui nous bassinent dès notre descente du bus.


L'auberge nous paraît sympathique, les chambres disposées autour d'une cour assez douillettes, quoique pas chauffées, mais disposant d'eau chaude 24h/24, ce qui est notre principal désir. Nous négocions la chambre à 60 yuans, et nous pouvons prendre une bonne douche chaude qui fait un bien fou.


Nous sommes dans le Sichuan, et pour fêter ça nous dînons ainsi dans un restaurant à fondue, la spécialité sichuanaise. Nous prenons un huogo, avec un bouillon (qui peut être plus ou moins épicé, le moins épicé étant déjà très épicé...) dans lequel nous ferons cuire des ingrédients que nous sommes allés choisir dans la cuisine (œufs, légumes, poisson, on peut y mettre aussi de la viande).


Après ce bon repas, nous rentrons nous coucher, la journée ayant été bien longue.


Le lendemain, 26 janvier, nous décidons d'aller au bureau de la sécurité publique et d'en profiter pour visiter la ville. Nous trouvons le BSP dans le commissariat, où les gentils flics m'informent que l'officier qui s'occupe des prolongations de visas est en vacances pour une semaine. Je devrai donc m'en occuper à Chengdu, et ça commence à devenir urgent, puisque mon visa expire le 2 février.


Comme il n'y a rien à faire, nous partons donc arpenter les rues de Songpan. C'est une ville moyenne (75.000 habitants environ), entourée de montagnes, assez agréable. Les portes d'entrée de la vieille ville sont d'époque, en pierre, et délimitent fièrement les anciens quartiers, touristiques mais typiques.



Nous traversons toute la ville, du Nord au Sud, par l'artère principale, et montons sur les remparts Sud, d'où nous pouvons admirer la vue sur les montagnes et la vie tranquille des habitants : le marché, la rue commerçante, et les maisons de thé qui sont disposées le long d'une jolie petite rivière...



Nous redescendons en passant par des rues plus typiques, tombons sur une mosquée, très jolie, que je visiterai seul, Houda m'attendant dehors, sous les regards goguenards des fidèles hui assis tranquillement au soleil.



Nous rentrons ensuite à l'hôtel, où nous préparons notre journée de demain et la suite du voyage. Songpan est réputée pour ses balades à cheval, et nous décidons donc de réserver une excursion dans les montagnes pour la journée de demain. Il nous en coûte 300 yuans pour 2, le rendez-vous est pris à 10h devant l'hôtel.


Pour la suite de notre voyage, nous sommes un peu bloqués par mon visa. J'aurais aimé visiter un des 2 parcs nationaux du coin, Huanglong et Jiuzhaigou (que j'avais déjà visité en 2008), et qui sont tous les 2 inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Malheureusement, nous n'aurons pas le temps d'y aller, et de toute façon nous ne sommes pas sûrs qu'ils soient ouverts en hiver. Nous décidons ainsi de partir pour Chengdu le 28 janvier, et achetons nos billets de bus en conséquence.


Après un bon repas dans un petit restaurant situé non loin de l'hôtel, nous allons nous coucher.


Le matin du 27, nous nous réveillons pour rejoindre nos chevaux et notre guide qui nous attendent devant l'auberge. Peu bavard mais très gentil, notre guide nous conduira jusqu'à un chemin qui grimpe dans les montagnes, où nous monterons enfin sur nos montures.


Puis c'est l'ascension, très tranquille, les chevaux sont dociles et obéissent à la voix à notre guide. Impressionnant comme avec un claquement de langue, il arrive à faire arrêter mon cheval qui mène l'équipée...


Plus nous montons, loin de l'agitation citadine, et plus les paysages de montagnes s'offrent à nos regards, superbes. Bientôt, nous ne voyons plus Songpan, et continuons notre balade sur les chemins de mules. Nous redescendons de l'autre côté de la montagne, jusqu'à un petit village tibétain, dont nous irons visiter les rues désertes avec Houda, laissant notre guide s'occuper des chevaux.



Un très joli monastère trône au centre de ce village, et nous en faisons le tour en regardant quelques paysans faire tourner les moulins à prières ou discuter sur une petite place.



Nous retournons ensuite vers notre guide et nos chevaux, et nous repartons en sens inverse jusqu'à la ville de Songpan. Nous y arrivons vers 16h, et notre guide nous invite à manger chez lui, avec sa famille.



Nous comprenons rapidement qu'il s'agit d'une famille musulmane, dans laquelle nous sommes particulièrement bien accueillis. Nous avons l'occasion de voir l'intérieur d'une maison traditionnelle, centrée autour du poêle qui trône dans la salle à manger. Autour, nous ne voyons que 2 chambres, séparées de la salle par des tentures.



Nous n'osons pas demander à visiter le reste de la maison, mais nous nous rendons compte que beaucoup de monde vit sous ce toit : notre hôte, sa femme et sa fille, mais également les 4 grands-parents ! Houda échange même quelques mots d'arabe avec le gentil père de notre guide...


Après ce moment d'échange très intéressant, nous prenons congé de l'accueillante famille hui, et rentrons à notre guesthouse, où nous préparons nos sacs pour notre départ demain matin, à 7h, et passons notre dernière nuit à Songpan.


28 janvier 2010 : Songpan – Chengdu


Ce matin, une fois de plus, notre réveil est matinal pour aller cueillir notre bus à la gare routière. Nous savons que le trajet va être long et éprouvant, puisque le guide écrit qu'il y en a pour 11 à 12 heures de route...


Au début, tout se passe bien, la route grimpe un peu dans les montagnes, le bus est calme et assez confortable, nous avons une bonne place, à l'avant du bus.


Seulement, les choses commencent à se gâter petit à petit. La route devient de plus en plus cahoteuse et poussiéreuse, et finalement nous nous rendons compte qu'elle est en plein chantier, sur toute sa longueur. Nous pensons qu'elle a dû être largement dégradée lors du tremblement de terre de 2008, car nous sommes très proches de l'épicentre. Nous pouvons voir d'ailleurs beaucoup de cicatrices, des ponts encore détruits, des maisons neuves fraîchement reconstruites, et l'ancienne route en contrebas ou en hauteur, à l'asphalte parfois complètement distendu !


Les conditions se sont donc durcies dans le bus, mais rien de bien méchant, nous sautons au gré des (nombreuses) bosses de la route, le chauffeur ne réduisant pas forcément sa vitesse, et le confort de ses passagers n'ayant pas l'air de le préoccuper.


Subitement, le conducteur du bus s'arrête, sort, inspecte le véhicule, il semble y avoir un problème. Il passe des coups de téléphone, ses collègues présents dans le bus s'en mêlent, ça part en conciliabules interminables, un des hommes part à la recherche de je ne sais quoi, finit par revenir avec un garagiste, ils inspectent le moteur... tout ça dure 1h30, et nous attendons, sans rien savoir...


Finalement, nous sommes invités à descendre du bus, pour en prendre un autre qui descend également à Chengdu.


Là, nous sommes servis. Le bus est bondé de paysans, il pue, est beaucoup moins confortable que le précédent, et nous héritons des pires places, au fond du bus. Nous repartons, cahin-caha, et notre calvaire continue : le bruit est terrible, nous sommes éjectés à chaque virage ou bosse de la route, la poussière rentre dans le bus par un trou situé juste en dessous de nos sièges, de véritable nuages qui nous piquent les yeux et la gorge, les gens sont malades et vomissent...


Nous faisons une rapide halte vers 13h, dans une cantine spéciale, où nous avalons un déjeuner, puis reprenons la route sur les chapeaux de roues. Le chauffeur conduit encore plus rapidement que le précédent : nous frôlons des précipices à toute allure, les virages sont pris brusquement, le bus hurle de toutes ses pauvres parties soumises à rude épreuve...


Tout ça dure une éternité, et nous n'arrivons à Chengdu que vers 20h, complètement déglingués et abrutis par cette atrocité.


Nous cherchons un taxi à la gare routière, mais pas moyen d'en trouver un qui veuille nous conduire à un prix correct. Nous marchons donc un peu, et finissons au bout de la 3ème tentative par trouver quelqu'un qui nous emmène au prix du compteur.


Tous les routards que j'ai croisés et qui sont passés par Chengdu m'ont conseillé de dormir à la Sim's Garden Cozy Guest House, recommandée par le Lonely Planet également. Évidemment, nous nous rendons là-bas, et nous y arrivons vers 22h, exténués.


Effectivement, l'auberge est on ne peut plus agréable, avec son petit jardin, ses bassins où nagent des poissons, son personnel parlant anglais, et toutes ses facilités : accès wi-fi dans les chambres, machines à laver, un restaurant avec une carte occidentale, même des lecteurs DVD dans les chambres, avec de nombreux films disponibles à la réception !


Nous réservons une chambre double, très confortable, chauffée, avec un grand lit, une belle salle de bain, pour la modique somme de 120 yuans par nuit. Un très bon rapport qualité prix.


Après notre rythme fou des régions tibétaines, nous ne sommes pas fâchés de trouver un bon petit nid douillet, où nous planifions de rester assez longtemps, le temps de prolonger mon visa, et visiter la capitale du Sichuan et ses alentours.


Pour le moment, nous nous restaurons d'un délicieux poulet à la sauce aigre douce, de belles frites maison, et de pâtes bolognaise, avec une bière et un Coca-Cola. Bon, tout ça n'est pas très chinois, mais le retour à la civilisation est tellement confortable que nous en profitons un peu...


Après une douche décrassante, un tour sur Internet pour prendre et donner des nouvelles, nous nous endormons, complètement cuits.


jeudi 11 mars 2010

Du 48ème jour au 54ème jour

16 janvier 2010 : Lanzhou


Nous voici donc ensemble avec Houda, et après un mois et demi de séparation, nous voyagerons pendant 10 mois et demi, on peut dire que notre tour du monde commence vraiment à cet instant.


Nous repartons vers la ville en bus. Pendant une heure nous discutons un peu pudiquement, c'est un peu bizarre, nous avons l'impression de nous redécouvrir. Puis nous arrivons Lanzhou, et nous nous dirigeons vers l'hôtel. Il est 18h, et heureusement que je n'avais pas prévu de rentrer Xining, nous n'en aurions pas eu le temps.


Houda me raconte ses malheurs avec la douane chinoise, qui ne voulait pas la faire passer Beijing, et sa fatigue autant physique que morale, entre ses 18h d'avion et l'éloignement de sa famille qui lui manque déjà.


La première chose que je fais en arrivant l'hôtel, c'est raser ma « barbe d'imam » (je cite Houda dans le texte), puis nous partons dîner dans un petit bouiboui musulman, où bien sûr personne ne parle anglais, et où Houda choisit son plat par rapport une table voisine, moi au hasard sur la carte.


Le plat d'Houda se révèlera très bon (quoique très épicé), pour ma part je n'ai pas beaucoup de chance avec mon bouillon d'abats pas très ragoûtant. Le tout pour une bouchée de pain, bien sûr. Les premières impressions d'Houda sur la nourriture sont bonnes.


Après une petite balade digestive, nous allons nous coucher, Houda est très fatiguée, et demain après midi, nous partons pour Xining, où attend le reste de mes bagages.


17 janvier 2010 : Lanzhou / Xining


Ce midi, nous ne nous réveillons donc pas très tôt, et tant mieux puisque Houda se repose un peu, et de toute façon il n'y a rien visiter Lanzhou.


Le temps de préparer nos bagages, nous partons errer dans la ville en direction de la gare. En chemin, nous nous arrêtons pour déjeuner dans un restaurant de pâtes, très bonnes, pas chères et assez épicées encore.


Puis nous arrivons la gare, un peu en avance pour prendre notre train de 17h. Qu'importe, nous attendons un peu, Houda découvre le passage obligatoire des bagages aux rayons X, les contrôles de sécurité à l'entrée de la gare, l'omniprésence policière et militaire…


Et puis la salle d'attente immense (il y en a une dédiée à chaque train en partance) située devant le quai, et enfin le train, où nous sommes installés tranquillement de part et d'autre de l'allée, sur le palier de notre wagon 2 étages. Nous y faisons connaissance avec un contrôleur affable, qui bien sûr ne parle pas un mot d'anglais, ce qui ne l'empêche pas de discuter avec nous tout le long du trajet !


Nous arrivons la nuit tombée dans la ville de Xining, à l'atmosphère plus respirable que Lanzhou. Une petite balade pied, et nous rejoignons l'auberge où j'ai laissé le reste de mes bagages. Houda fait connaissance pour la première fois avec un point de chute routard, sa salle commune sympathique, sa belle vue sur la ville, ses étrangers globe-trotters, ses facilités, son personnel parlant anglais, tout ce que nous n'aurons peut-être pas plus tard…



Le soir, nous allons manger au petit bouiboui d'en bas, et Houda se délecte d'un fameux Kungbao Chicken (poulet aux cacahouètes et piments)…


Ce soir, nous dormons dans un dortoir, mais nous y serons seuls. Demain, nous devrions intégrer une chambre double, plus tranquille pour un couple, et pas beaucoup plus chère (80 yuans au lieu de 70 en dortoir).


18 et 19 janvier 2010 : Xining


Nous passons ces 2 jours un rythme tranquille, le temps de nous retrouver, que Houda prenne ses repères, se fasse au changement de pays, et de mode de vie (ce qui est le plus long digérer, je pense).

Nous prenons quand même le temps de flâner dans la ville, et Houda s'essaye aux équipements d'exercice que l'on trouve partout ici, et qui sont très utilisés par les habitants de tous âges.



Je fais découvrir Houda les quartiers de Xining qui m'avaient séduit : le quartier musulman et sa mosquée, le marché où nous goûterons à de délicieuses petites galettes au bœuf, salade et cumin, préparés devant nous, les rues commerçantes, le tranquille temple tibétain de Jinta Si…


Houda se fait petit petit à la ville et aux mœurs chinoises, aux traditions si différentes des nôtres, mais aussi découvre un capitalisme si voyant et déjà vu !



Lorsque j'étais seul l'auberge, j'ai fait la connaissance d'un moine tibétain et de sa famille. Nous avons discuté avec l'aide d'un de ses amis guide qui nous a servi d'interprète, et il nous a invités Houda et moi passer le voir chez lui, dans une petite bourgade perdue dans le nord du Sichuan.


Nous décidons donc d'aller le voir, et organisons en conséquence la suite de notre périple. Nous partirons donc vers le Sud en parcourant les régions tibétaines jusqu'à Chengdu, au lieu du Xinjiang que nous avions en premier lieu envisagé mais où il fait actuellement -40°C, avec 2 mètres de neige et la plupart des voies d'accès fermées…


Notre première étape sera Xiahé, située dans le Gansu à 7 heures de bus de Xining, puis Langmusi, à la frontière du Sichuan et du Gansu, ensuite Hongyuan où se trouve mon copain le moine, et enfin Chengdu, la capitale du Sichuan.


Nous partons avec Houda acheter la gare routière nos billets de bus pour Xiahé, départ le 21 janvier 7h du matin.


20 janvier 2010 : Xining


Aujourd'hui, pour notre dernière journée à Xining, nous allons visiter le monastère de Kumbum, situé à une trentaine de kilomètres de la ville. Nous pêchons un taxi collectif, et en une demi-heure, nous arrivons à destination, dans le froid et la neige…


Le monastère est un immense complexe, construit la fin du XVIème siècle sur le site sacré de la naissance de Tsongkhapa, vous vous souvenez sans doute de qui il est. Non ? Mais si bien sûr, le fondateur de la secte des Guelugpa, autrement dit des bonnets jaunes, dont sont issus les dalaï-lamas et panchen-lamas.


Autant vous dire que le lieu est vénéré des tibétains. Ça nous rappelle d'ailleurs que cette région du Qinghai appartenait historiquement au Tibet, et reste sans aucun doute encore aujourd'hui sous influence culturelle majoritairement tibétaine.


L'architecture du monastère est remarquable, et dès l'entrée du site nous sommes saisis par la beauté de ces 8 stupas alignés. Nous parcourons ensuite avec intérêt les ruelles aux murs blanchis à la chaux, parfois seuls, parfois croisant des moines ou des familles tibétaines en pèlerinage.



Nous entrons dans les 9 temples ouverts au public, tous construits à des époques différentes. Partout ce sont des tentures, des thangkas, des sculptures religieuses dont la beauté et les couleurs bigarrées nous éblouissent.




La grande salle aux tuiles d'or, qui renferme un autel dédié à Tsongkhapa, est un des plus beaux temples du site, avec ses briques vertes, son toit d'or et ses fidèles qui tournent autour avec ferveur, en récitant leurs mantras. Il s'en dégage, comme dans tous les édifices religieux importants tibétains, une atmosphère très prenante, assez indescriptible.



Dans une autre partie d'un temple, nous avons la surprise de tomber sur la photo de l'actuel dalaï-lama, certes bien cachée dans le recoin d'une salle située en terrasse et accessible par un étroit escalier... C'est un fait suffisamment inhabituel pour être remarqué, les photos du dalaï-lama étant interdites en Chine, à de rares exceptions près.


Nous terminons enfin notre longue visite, presque intimiste dans ce lieu empli de sérénité et de silence, puis nous redescendons vers la sortie, et reprenons un taxi collectif (ou plutôt une voiture se faisant passer pour un taxi) pour le centre ville de Xining.


Puis nous rentrons l'hôtel, faisons nos préparatifs pour notre départ demain pour Xiahé et nous couchons tôt.


21 janvier 2010 : Xiahé


Nous nous levons aux aurores, bouclons nos sacs, et hélons un taxi pour la gare routière. Nous arrivons en avance confortable, juste assez pour nous acheter de quoi petit déjeuner, et nous installer dans le bus qui nous attend déjà.


Puis, ce sont 5h (et non 7h comme l'indiquait notre vénérable guide) travers les routes plus ou moins cahoteuses des montagnes du sud Qinghai, puis du Gansu. Le voyage est on ne peut plus couleur locale. Roulant dans des paysages magnifiques, me rappelant le Tibet, notre bus est rempli de paysans tibétains rentrant chez eux ou rendant visite des connaissances.


Notre bus s'arrête parfois pour prendre des habitants qui attendent au bord de la route, et qui montent même lorsque toutes les places sont prises. Ils s'assoient alors dans l'allée centrale, sur leurs bagages. J'hérite d'ailleurs d'une gentille mais pas très propre tibétaine comme voisine, qui finira par s'endormir en posant sa tête sur mon genou confortable...


Ça discute, ça bouge, ça pue, c'est sale, c'est tellement vivant, mais tellement sympathique ! Nous échangeons avec les passagers nourriture, sourires, paroles incomprises. Ces gens n'ont pas grand-chose, mais ils partagent une bonne humeur et une générosité si touchantes…


Enfin nous arrivons Xiahé située à 3.000 mètres d'altitude. Le froid se sent tout de suite lorsque nous descendons du bus, évidemment. Nous faisons nos feignasses (surtout parce que nous ne connaissons pas encore la ville) et prenons un taxi pour aller de la gare routière à la Tara Guest House, qui nous a été recommandée par Yann et Benoît, les deux français croisés à l'auberge de Xining.


Xiahé est une petite ville au regard du nombre officiel d'habitants (70.000 selon le Lonely Planet), mais qui est relativement étendue, principalement de part et d'autre de la grande rue qui la traverse d'Est en Ouest.


Les quartiers de la cité se reconnaissent facilement, et marquent peut-être un peu trop distinctement les territoires des différentes ethnies : la partie Han, la plus récente, la plus bétonnée, qui est la seule à continuer de s'étendre, à l'opposé du monastère, comme pour le fuir, puis la partie Hui, musulmane, la moins importante, prise en sandwich, et enfin la partie tibétaine, à l'Ouest de la ville, avec ses commerces, ses restaurants, son monastère…


Un tel découpage ethnique est peut-être la cause de la vingtaine de morts qui a endeuillé la ville lors des émeutes tibétaines de 2008…

Bref, nous logeons donc dans la Tara Guest House, juste en face du monastère de Labrang, dont d'ailleurs elle dépend, et est gérée par de sympathiques moines. Nous choisissons la meilleure chambre (pour 100 yuans, on peut se permettre), qui avec ses deux fenêtres, offre une superbe vue sur la rue, les montagnes et le monastère. Mais ça doit également être la plus froide chambre de l'hôtel, et sans chauffage, sans beaucoup d'isolation, nous sentons très vite le froid.


Une fois nos sacs posés, nous allons déjeuner dans le Nomad Restaurant, situé juste en face de notre hôtel, où j'initie Houda au thé tibétain (la boisson infâme aromatisée au beurre rance de yak), et quelques plats tibétains (notamment les momos).



Puis, le ventre rempli, nous parcourons avec les fidèles tibétains la kora, ce chemin de 3 km qui fait le tour du monastère, et au bord duquel sont disposés les fameux moulins prières. Ici encore, la ferveur des tibétains est omniprésente, et même le vent qui se lève et soulève d'immenses nuages de poussière n'altèrera pas leur dévotion.



Depuis la kora, nous pouvons jeter un œil aux temples situés à l'intérieur du mur d'enceinte du monastère. Les murs sont soit blanchis la chaux, soit composés de briques rouges, les façades sont recouvertes de tentures noires pourvus de symboles bouddhiques peints en blanc, les toits sont dorés, les portes d'entrée en bois brut ou peint.




Tout est magnifique, dans les moindres détails de l'architecture, et confère au site une atmosphère sereine et pieuse. Nous sommes au Tibet, aucun doute ! Le monastère, fondé au début du XVIIIème siècle, accueille aujourd'hui 1200 moines, alors qu'ils étaient 4000 avant la Révolution Culturelle.



Notre longue marche se termine de l'autre côté du complexe, un peu plus haut dans la montagne, où nous avons une superbe vue sur les toits dorés du monastère, puis nous redescendons vers la ville et notre hôtel.



Xiahé étant historiquement un nœud des routes alentours, beaucoup de paysans et commerçants tibétains y achètent et vendent vêtements, équipements, nourriture... nous parcourons les commerces de la rue, marchandons ferme, et nous achetons des souvenirs, principalement des vêtements typiques.


Après cette journée bien remplie, nous rentrons dans le froid, allons dîner au restaurant chaleureux de l'hôtel, rempli de moines avec leurs familles, et montons dans notre confortable et glaciale chambre.


La température extérieure doit être de -10°C, et dans notre chambre on doit frôler les 0°C ! Je tente de prendre une douche dans la salle de bain d'une chambre voisine, et je me paie la douche la plus folklorique de ma vie : le chauffe eau est solaire, l'eau est soit brûlante (70°C), soit glaciale. Le mitigeur ne fonctionne pas. Donc je me débrouille comme je peux. Houda ne s'y risque pas, et elle a bien raison, vus les difficultés et le froid de la chambre.


Heureusement, les lits sont pourvus de couvertures chauffantes, et nous préparons des bouillottes avec des bouteilles d'eau que nous remplissons d'eau chaude, et qui nous apporteront un peu de chaleur pendant la nuit. Nous dormons néanmoins couverts de la tête aux pieds, et quand nous respirons, nous faisons de la buée. La nuit est difficile.



22 janvier 2010 : Xiahé


Lorsque nous nous réveillons, la bouteille d'eau que nous avons laissée sur la table est gelée. Il fait un véritable froid de canard, et nous devons prendre notre courage à deux mains pour nous extirper du lit. L'habillage est ultra rapide, la toilette expéditive. Nous cherchons un peu de chaleur dans le thé que nous nous préparons, mais nous descendons vite pour chercher les rayons bienfaiteurs du soleil.


Aujourd'hui, nous décidons d'aller nous promener dans les montagnes proches de Xiahé. Nous marchons donc en direction du village tibétain, traversons le monastère, puis nous grimpons sous les regards d'enfants farceurs.




Notre ascension, parsemée de mystérieux objets en terre cuite disposés à même le sol (peut-être destinés à honorer les morts ?), nous mène jusqu'à un petit ermitage en ruine, certainement un lieu de pèlerinage, vus tous les drapeaux de prière qui y ont été accrochés.



Puis nous redescendons vers la ville, le long d'une crête qui nous offre une vue splendide sur le monastère et la ville. Au détour d'un stupa, nous sommes rejoints par 2 femmes tibétaines et un enfant, nous discutons avec nos mots à nous et quelques « Tashi Délé » et « Tcho Démo » (« bonjour » et « ça va » en tibétain), puis marchons ensemble joyeusement.




Dans la descente, nous entendons soudain des chants de femmes, et apercevons bientôt ce qui semble être une procession funèbre. Nous réalisons alors que nous sommes sur un chemin qui mène à une espèce de site funéraire. Le choc est violent, un vrai coup dans l'estomac qui me retourne complètement : nous voyons par terre le corps d'un nouveau né enroulé dans un sac plastique, et posé dans l'herbe, comme ça, comme si c'était naturel. Je jette un coup d'œil Houda, qui a changé de couleur aussi. Les femmes qui nous accompagnent regardent également, mais semblent trouver ça normal, et elles en sourient même... c'est assez déstabilisant.


Nous continuons notre chemin, et nous rapprochons des chants. Une demie douzaine d'autres femmes sont là, jettent des cendres (funéraires ?) en priant et chantant. L'atmosphère est lourde, particulièrement funeste, les chants s'imprègnent en moi et saisissent le plus profond de mon être.


Nous nous éloignons rapidement des femmes qui nous invitaient pourtant à partager leurs rituels, et fuyons silencieusement vers la ville salvatrice. Houda et moi avons partagé cette expérience choquante, les mots nous semblent inutiles et de toute façon dérisoires face ce que nous avons vécu.


Le repas que nous prenons au Nomad Restaurant a du mal passer, mais il permet quand même de nous redonner quelques forces après notre randonnée. L'après-midi est déjà bien avancé et nous décidons d'aller nous changer les idées en nous baladant encore en ville.


Nous y voyons le mode de vie rustique des tibétains, et le décalage est parfois saisissant. L'hygiène ne semble pas être une préoccupation majeure des autochtones, loin de là ! Les mains et les visages des paysans sont d'une saleté édifiante ; les toilettes publiques sont un champ, ouvert tous les regards, sans eau courante ni papier bien sûr !


Lors de notre tour de la kora, nous avions repéré plusieurs ateliers de réalisation de thangkas, ces superbes peintures à la main, représentant des divinités bouddhiques. Nous nous y rendons, regardons les artistes travailler minutieusement sur ces petits chefs d'œuvre, et essayons de marchander pour en acheter. Les thangkas proposés sont relativement chers ou ne nous intéressent pas. Pour un grand modèle, il faut compter entre 600 et 5000 yuans ! Bien sûr, ça peut paraître cher, mais c'est si peu comparé au travail accompli, entre le temps de réalisation (peut-être plusieurs semaines pour un thangka très abouti) et les peintures utilisées, parfois de l'or pur !



Nous repartons bredouilles, mais ravis d'avoir vu d'aussi prêt la réalisation de thangkas. Nous allons flâner dans les quartiers musulmans et Han de la ville, avant de rentrer vers l'hôtel.


Nous consacrons le reste de la journée organiser la suite de notre périple. Le jeune et sympathique moine s'occupant de l'accueil notre auberge, aidé par une fille parlant anglais, nous donnera un sérieux coup de main. Lorsque nous lui expliquons où nous voulons aller, il nous prépare une carte, nous explique l'itinéraire à prendre, et nous conseille de bien téléphoner avant au moine à qui nous allons rendre visite, pour être sûr qu'il soit là-bas.


Quand nous lui expliquons que nous n'avons pas ses coordonnées, il se démènera pour appeler quelqu'un de Hongyuan, qui ira voir si mon ami le moine est chez lui, puis finalement rappèlera l'hôtel pour dire qu'il n'est pas Hongyuan, mais dans un autre village, dont l'accès est fermé aux étrangers. Nous décidons donc de suivre les conseils du moine de l'auberge, et zapper notre étape à Hongyuan. Tant pis pour mon pote le moine que j'avais rencontré à Xining...


Notre prochain arrêt est toujours Langmusi, petite bourgade située à 4 heures de bus de Xiahé, à la frontière du Gansu et du Sichuan. Encore une fois, le moine de l'auberge ira nous acheter nos billets de bus, départ demain matin 7h de la gare routière.


Le soir, nous dînons au restaurant de l'hôtel, sous les yeux amusés des nombreux moines présents, puis allons nous coucher dans notre chambre sibérienne.