Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


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lundi 22 février 2010

du 44eme au 48eme jour

Salut ! J’essaie toujours de courir après le temps pour rattraper mon retard sur l’écriture du blog. Voici donc la description de mes premières journées en Chine métropolitaine (entendez la Chine sans le Tibet), et mes derniers jours seul...


13 janvier 2010 : Xining

Aujourd’hui, je décide d’aller visiter quelques uns des peu nombreux sites de la ville. Xining, la capitale de la région du Qinghai, est une ville tranquille et très agréable, mais peu de choses se visitent.
Je reste sur mon rythme plaisant de vacancier, qui me permet de souffler un peu après les horaires imposés de groupe au Tibet. Disons que je retrouve un peu la liberté que j’avais recherchée en partant pour mon périple autour du monde.
Je me rends d’abord à pied vers le quartier musulman, Xining possédant une forte communauté de Hui (une ethnie chinoise musulmane). J’y trouve une grande mosquée, très étonnante, et architecturalement jolie. A l’entrée, un premier hall, pourvu de carrelage blanc, est surmonté d’un dôme de faïence verte, avec à son faîte un croissant musulman doré. De part et d’autre de ce dôme, se dressent 2 hauts minarets. C’est une architecture somme toute assez classique pour un édifice religieux musulman.



Ce qui diffère des autres mosquées que j’ai pu visiter, ce sont d’abord les caractères chinois apposés un peu partout à côté d’écritures arabes, mais surtout, les autres bâtiments du complexe, d’architecture indubitablement chinoise, que je découvre en entrant dans la cour.



J’ai la chance d’arriver à l’heure de la prière, et je fais connaissance avec les surprenants Hui, des chinois à barbes et petits chapeaux blancs traditionnels, et leur ferveur religieuse.



Je reste un peu en retrait le temps que les nombreux fidèles finissent leurs prières, sur leurs petits tapis posés dans la cour face à la mosquée et en direction la Mecque. Lorsqu’ils se lèvent en enroulant leurs tapis, et qu’ils sortent de toutes parts, c’est une véritable marée humaine qui rejoint ses activités.
Mon Lonely Planet affirmait que le bâtiment principal n’était pas accessible aux non musulmans, mais je tente quand même ma chance, et devant l’entrée un sage à barbe respectable m’invite à rentrer à l’intérieur.
Je me déchausse, enfile mon bonnet en découvrant mes oreilles, comme me le demande le Hui, et je pénètre dans l’enceinte du bâtiment central, assez sobrement mais joliment décoré. La charpente, les poteaux et les cloisons séparatives sont en bois couleur acajou, et le sol, en bois également, est couvert de tapis bleus sur lesquels des fidèles continuent de s’agenouiller.



Le silence et la méditation des musulmans sont assez prenants, le hall est aéré et l’atmosphère agréable. Je reste dans un coin, regardant les Hui s’adonner à leurs pratiques religieuses, puis je sors, reprends mes chaussures restées sagement à l’entrée, et fais le tour de la cour où des dignitaires musulmans palabrent encore.
Je reprends ma route en marchant vers le centre ville et sa Bei Dajie, entendez la plus grande rue commerçante de Xining. Je me rends compte ici que je suis dans la vraie Chine, prospère et capitaliste avec ses boutiques à l’occidentale qui hurlent leurs musiques sur les trottoirs, et ses jeunes branchés qui s’égosillent dans leurs téléphones portables…
Je file dans une rue perpendiculaire pour rejoindre un petit temple tibétain, le Jinta Si, qui me rappelle que je suis encore dans une région historiquement tibétaine.



Le calme du lieu, après la cohue de la rue et ses commerces, est saisissant, et je parcours seul rapidement les jolies petites galeries, dans les fumées d’encens et les odeurs de beurre de yak.
Puis, le froid commençant à tomber sérieusement, je prends le chemin du retour vers l’hôtel, où je retrouve mon petit dortoir confortable. Mon logis est en fait une sympathique auberge de jeunesse, où des routards de tous les pays et horizons se retrouvent. Je fais connaissance avec plusieurs routards.



Il y a d’abord Patrick, le vieux (il ne voudra pas me dire son âge) français bourru et lettré, exilé en Australie, sinophile jusqu’au bout des ongles, et qui finira par me taxer de « français libéral » (parce que j’ai osé affirmer que les chinois étaient paranos de m’avoir piqué mon guide à l’entrée du Tibet), puis s’excusera de sa franchise après une petite bière et un bon repas.
Ensuite Joshua, ancien trader américain ayant fait fortune, et qui depuis 7 ans apprend la langue tibétaine et la religion bouddhiste avec un sage du coin ; Yann et Benoît, 2 petits jeunes français sympathiques qui font eux aussi un tour du monde (contrairement à moi, eux sont d’abord partis vers l’ouest, et ils en sont aujourd’hui à leur 9ème mois).
Il y a aussi Paolo, un vrai cas : 25 ans, et parti depuis 7 ans de son Italie natale, ayant sans passeport baroudé en Amériques du Nord et centrale, puis marché en Afrique afin de militer pour l’abolition des frontières, avant d’attraper la malaria et de se faire emprisonner au Mozambique, puis expatrier à la maison ! Maintenant, il est en périple en vélo depuis 8 mois, sans argent, se faisant héberger et nourrir au petit bonheur la chance (« le Pakistan ? Le plus sûr pays du monde ! », bon c’est un italien, n’oublions pas !), et a été envoyé à Xining par son hôte actuel de Lijiang pour vendre un concept de maison écologique, en échange de son hébergement.
Paolo n’est pas un mauvais bougre, mais il est insatiable sur ses nombreuses expériences, ce que j’aurais le loisir de vérifier puisqu’il partagera mon dortoir pendant 2 nuits !
Il y a encore beaucoup d’autres voyageurs, quelques routards chinois sont là aussi, des guides tibétains et même un moine qui séjourne ici avec sa famille. Ce patchwork de nationalités et d’expériences créé évidemment une ambiance propice aux discussions tardives mais passionnantes.


14 janvier 2010 : Xining

Je décide de passer ma journée à essayer de m’occuper de mon « administratif ».
D’abord mon visa. Le problème, c’est que celui-ci n’est valable que jusqu’au 2 février, et que je reste en Chine jusqu’au 15 mars ! Je dois donc le faire prolonger, et pour cela, il y a en Chine, dans chaque grande ville, le bureau de la sécurité publique (BSP). C’est un organisme qui gère toutes les entrées et sorties des provinces, et traite en particulier les visas des étrangers.
Je me rends donc au BSP de Xining, et là, ô surprise, personne à la queue devant le guichet réservé aux demandes de visa, où je trouve une gentille dame qui parle anglais ! Je me dis que c’est vraiment un jour de chance, mais non, n’exagérons pas, cette brave dame m’explique qu’il est trop tôt pour que je fasse renouveler mon visa, et qu’il faut que j’attende jusqu’au 25 janvier.
Je m’en vais donc bredouille, et un peu inquiet, je ne la sens pas trop, cette histoire. Qu’importe, je verrai bien le 25 !
Je parcours les rues de Xining, passe à côté des feux de circulation si caractéristiques, et me dirige vers la gare, afin d’acheter mes billets de train. Oui, parce que ça y est, le jour que j’attends depuis mon départ arrive bientôt ! Houda est déjà dans l’avion, et après demain nous nous retrouvons enfin à Lanzhou !



Avec l’aide d’un papier que m’a écrit une des filles de l’auberge (obligé, personne ne parle anglais ici !), je réserve donc un aller pour Lanzhou à la date du 16, et 2 retours le 17. Même si l’avion d’Houda doit atterrir en tout début d’après-midi, je préfère que nous passions une nuit à Lanzhou, on ne sait jamais.
On ne dirait pas comme ça, mais ces 2 choses réussissent à remplir ma journée, et je rentre assez fatigué à l’auberge. Il faut dire que Xining est peut-être une petite ville à l’échelle de la Chine, mais elle comporte quand même plus de 2 millions d’habitants, ce qui fait que les distances à parcourir peuvent être assez grandes, et comme la ville est agréable à arpenter, j’évite de trop prendre le taxi.


15 janvier 2010 : Xining

Aujourd’hui, je suis vraiment impatient. Mon compte à rebours arrive bientôt à son terme, et je n’ai rien d’autre en tête que ma journée de demain, mes retrouvailles avec ma belle…
Je sors néanmoins en ville, marche une fois de plus, en direction de l’immense marché de Shuijing Xiang cette fois-ci. J’y croise tibétains, Hui et Han, vendant et achetant en harmonie toutes sortes de choses, principalement de la nourriture. Les habitants sont à l’image de leur ville, sympathiques et souriants, et flâner dans les rues bondées à travers le marché est très agréable. Au cours de ma petite balade, une belle vue sur les montagnes environnantes s’offre à mon regard, au détour d’un carrefour.



Après cette petite marche, je rentre à l’hôtel, en passant par un stade où des jeunes font du sport, et d’autres chinois de tous âges dansent des chorégraphies tibétaines. Xining est vraiment une ville où il fait bon vivre, et où les habitants aiment s’entretenir.



Je reste un peu à regarder assis les jeunes jouer au football, et un adolescent vient discuter avec moi dans un anglais approximatif. Entre autres choses sympathiques, il me dira que j’ai un gros nez (ah bon ?).
Arrivé dans ma chambre, je prépare avant de me coucher mon sac pour demain, en prenant ma trousse de toilette et un change. Je laisserai le reste de mes bagages dans la consigne de l’auberge.


16 janvier 2010 : Lanzhou

Ça y est, le grand jour est arrivé ! J’ai très peu dormi, et je dois me lever tôt, puisque mon train part à 8h. Je chope un taxi à la sortie de l’hôtel, arrive tant bien que mal à lui faire comprendre que je veux aller à la gare (c’est comme ça qu’on commence à apprendre les rudiments d’une langue !), et j’arrive largement en avance pour m’installer dans le train, en siège dur.
Après un petit trajet tranquille de 2h20, j’arrive donc en milieu de matinée à Lanzhou, la capitale de la province du Lanzhou.
Lanzhou est tout ce que m’avaient décrit mon fidèle Lonely Planet et les gens que j’ai pu croiser. C’est une ville très polluée (la plus polluée de Chine, quand même !), et pour cause, étant enclavée entre des montagnes, un nuage permanent opaque, créé par les nombreuses industries présentes ici, enserre cette ville de près de 2 millions d’habitants.
Ajoutez à ça le fait qu’il n’y a absolument rien d’intéressant à visiter à Lanzhou, vous comprendrez que je n’y reste qu’une nuit, le temps de retrouver ma petite Houda.
En sortant de la gare, je consacre mon temps à trouver un hôtel. Il n’y a pas beaucoup d’hôtels de bons rapports qualité prix ici, et mon choix se porte donc sur un établissement que j’ai vu conseillé dans un blog. Pas terrible, il s’agit d’un immense complexe de style stalinien, vous savez les grands paquebots immondes comportant 500 chambres toutes identiques, avec une moquette et une tapisserie vieilles et sales…
Bref, après moult discussions avec le personnel peu sympathique et baragouinant quelques mots d’anglais, je réserve enfin une chambre avec un grand lit (pas facile à obtenir, allez savoir pourquoi ?), dans l’aile de l’hôtel réservée aux étrangers (oui oui, vous avez bien lu).
Bon, ce n’est pas le confort optimal, surtout pour 300 yuans, mais je pense que je n’aurais pas pu trouver mieux à Lanzhou. J’aurais aimé mieux pour mes retrouvailles avec Houda, mais bon.
L’heure a quand même pas mal tourné, et je pars donc à la recherche des bus qui rejoignent l’aéroport, situé à 70 km de la ville. Les explications du personnel de l’hôtel étant plus qu’approximatives, je me retrouve le bec dans l’eau, mais je suis aidé d’un sympathique jeune chinois qui, même s’il ne parle pas un mot d’anglais, m’aidera à trouver le fameux bus.
Il y en a un qui part à l’instant, je saute dedans, il était temps car Houda arrive à 13h, et il est déjà midi. Seulement, à peine parti, je reçois un texto de ma belle qui me dit qu’elle est encore à Pékin, donc qu’elle aura pas mal de retard. Soit, je serai donc largement en avance…
Le trajet en bus dure une petite heure, et quand j’arrive à l’aéroport, je finis par deviner sur les panneaux (tous écrits en chinois !) que l’avion d’Houda arrivera avec 3h de retard… je prends donc mon mal en patience, prends le temps de déjeuner un morceau, erre un peu… l’attente est très longue, il me tarde tellement !
Enfin, l’avion est annoncé, je me poste devant les vitres, j’attends, puis je la vois, avec un look « routarde » que je ne lui connaissais pas (cela dit, je ne sais pas comment elle va apprécier ma barbe de 2 mois et mes cheveux en bataille ?). Elle ne me voit pas encore, moi je la regarde prendre son bagage, se diriger vers la sortie… puis ce sont les retrouvailles…



Et ici s’arrête enfin la partie solitaire de mon tour du monde !!!

1 commentaire:

  1. Bonnes retrouvailles, et bonne continuation à votre périple ! Bisous les voyageurs de la part des parents alsacien (et du papa en Chine aussi lui tiens donc) et d'Arthur bien sûr :D

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