Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

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jeudi 17 juin 2010

Du 81ème jour au 86ème jour

Bonjour à tous !

Nous voici maintenant fraîchement débarqués en Nouvelle Zélande, et enfin, nous avons une connexion performante, qui nous permet de poster un nouvel article sur nos aventures chinoises. Aujourd'hui, il s'agit de Pékin, 1ère partie...


18 février 2010 : Xi'an - Pékin


Ce matin, nous quittons tôt l'hôtel, réglons la chambre et partons en bus jusqu'à l'aéroport de Xi'an, où nous prenons l'avion pour Pékin dans la matinée. Enregistrement de nos bagages, maintenant bien allégés, passage au contrôle, à la fouille, pour nous ce cirque est devenu une routine, et je pénètre quand même dans l'avion avec mes briquets dans la poche !


Nous arrivons en fin de matinée à l'aéroport de Pékin, prenons la navette qui nous amène facilement dans le centre de la capitale, montons dans le métro bien indiqué, et nous sortons à la station Zhangzizhonglu (essayez de prononcer ça !) à côté de laquelle nous avons réservé (la réservation nous semblant plus qu'opportune en cette période de Nouvel An) une chambre dans une auberge de jeunesse, la 9 Dragons Guesthouse.



Après quelques détours, nous demandons à quelques passants notre chemin, et finalement dans un restaurant où le patron téléphonera gentiment pour nous indiquer la direction de notre nouveau logis, où nous arrivons et entrons dans notre chambre réservée pour 2 nuits.


Une fois nos affaires posées, notre toilette faite, nous partons marcher dans le hutong où est situé notre auberge. Un hutong, c'est un quartier typique pékinois, où les maisons sans étage en briques grises et toitures en tuiles de même couleur se succèdent dans un dédale de petites ruelles très authentiques.




Avant de rentrer à la guesthouse, nous faisons quelques petites courses dans un des rares supermarchés ouverts en cette période de fêtes, puis nous consacrons le reste de la journée à finaliser l'organisation de notre séjour en Mongolie, qui doit commencer dans quelques jours, fin février ou début mars. Nous optons pour un voyage à la découverte du désert de Gobi en 4x4.


Nous nous endormons difficilement, les bruits de pétards et de feux d'artifice encore lancés résonnant dans tout le hutong.


Du 19 au 21 février 2010 : Pékin


Le 19, nous allons donc en métro à l'ambassade de Mongolie, afin de demander nos visas. Nous trouvons porte close, l'ambassade étant fermée jusqu'au 22 encore une fois pour cause de congés du Nouvel An, et prenons connaissance des horaires de dépose des demandes de visas : 9h – 11h, mieux vaut ne pas se rater !


Nous repartons bredouilles, déjeunons dans le quartier chic des ambassades, dans un excellent restaurant de type occidental, où nous nous délectons de nos délicieux sandwiches, vrais jus de fruits, tartes et café maison ! Un petit goût de chez nous, avec en prime une cave remplie de vins français de qualité également !


Nous reprenons le métro, décidément très pratique et très bien indiqué, retournons à l'auberge de jeunesse, où nous échangeons avec notre correspondant mongol Bayaraa, afin de décaler le début de notre voyage en Mongolie, ce qui ne pose a priori pas de problème, ni pour Bayaraa, ni pour nous qui avons le temps, notre unique impératif étant de revenir à Pékin le 14 mars au plus tard, notre avion pour Tokyo décollant le lendemain.


Nous allons ensuite nous balader, à la nuit tombée, dans le quartier de la rue des Fantômes, Dongzhimennei Dajie, relativement proche de notre guesthouse, puisque située à une station de métro. La rue des Fantômes est ainsi appelée car on y trouve des restaurants ne fermant jamais la nuit, et en cette période de fêtes, il y règne une ambiance joyeuse.



La rue est habituellement parée de lanternes rouges mais pour le Nouvel An, les décorations ont été multipliées, et les groupes de chinois déambulent gaiement à la recherche d'un endroit pour dîner.


Pour notre part, nous nous dirigeons vers un restaurant de fondues, où l'attente étant trop longue, nous faisons finalement demi-tour et optons un peu au hasard pour un grand restaurant, situé sous une verrière, où en plus d'un service très attentionné, de plats irréprochables, d'un prix modique eu égard à la qualité, nous avons droit à un spectacle (peut-être à cause des fêtes), où d'habiles jongleurs et transformistes se succèdent, avant de laisser place à un habile cuisinier qui montrera tout son talent pour réaliser une immense nouille (plusieurs mètres de long !). Le tout est très sympathique, couleur locale, et pas du tout touristique.



Le 20 février, nous nous rendons dans le quartier très surveillé de Yonghe Gong, où nous avons décidé de visiter un des plus grands temples de Pékin, le temple des Lamas, donc tibétain. Celui-ci n'a dû sa survie lors de la Révolution Culturelle que parce que les dignitaires lamaïstes qui s'en occupaient renseignaient le gouvernement sur la situation sociale et politique du lointain Tibet. On n'a rien sans rien !!!



Une fois nos 60 yuans payés pour entrer sur le site (c'est fou comme les droits de visite des monuments sont chers en Chine !), nous passons la « Porte de la Concorde », très jolie avec ses tuiles vernissées jaunes et vertes, observons les pavillons du Tambour et de la Cloche, gardés par d'impressionnants lions sculptés, puis rentrons dans la « Salle des 4 Gardiens Célestes », qui sont les divinités que l'on retrouve à l'entrée de chaque temple tibétain. Ici, sous l'œil des augustes gardiens et sous un magnifique plafond de bois décoré de polychromies, de nombreux chinois s'agenouillent devant un bouddha affable.






Nous sortons dans la cour située derrière, où un encensoir recueille les nombreuses pièces de monnaie envoyées par les fidèles, puis nous rendons dans la « Salle de la Concorde Harmonieuse », où trônent 3 sérieux bouddhas en bronze.




Nous accédons à la grande cour qui suit, remontons jusqu'à la « Salle de la Protection Éternelle », où sous le regard de 3 autres bouddhas, nous admirons un magnifique thangka composé de 3.000 pièces de soie cousues !




Suit une nouvelle cour, puis nous pénétrons dans la « Salle de la Roue de la Loi », où siège une immense statue en bronze de Tsongkapa, datant de la fin du XVIIème siècle. Nous ne rappellerons pas qui était Tsongkapa, en fidèles lecteurs que vous êtes, vous avez dû retenir la biographie de ce célèbre personnage. Sinon, direction les archives du blog, ou pour les plus fainéants (mais néanmoins curieux), Google !


Bref, pour revenir à la « Salle de la Roue de la Loi », elle aussi magnifiquement décorée dans le pur style tibétain, il s'agit de la plus grande du temple, où se réunissent pour prier les moines, et où sont disposés les trônes du panchen-lama et... du dalaï-lama ! Somme toute une classique pour un temple tibétain, mais c'est tellement étonnant de voir ça dans la capitale chinoise...




Nous jetons un coup d'œil au superbe mandala fait de sable coloré, puis une dernière fois sur l'immense statue dont la tête, dépassant l'édifice en hauteur, a nécessité l'aménagement d'une ouverture dans le toit, et nous sortons en direction du « Pavillon des 10.000 Bonheurs ».



Datant de 1750, celui-ci abrite une immense statue de Bouddha, mesurant plus de 25 mètres de haut, avec une circonférence de 8 mètres, réalisée à partir d'un seul tronc de santal blanc, ce qui en fait, si l'on en croit la plaque du Guinness des Records accrochée à l'entrée du bâtiment, la plus grande statue au monde faite à partir d'un seul tronc d'arbre.

Après cette longue visite, nous quittons finalement le site, et en marchant au hasard dans le quartier, nous tombons sur une petite boutique de thangkas tibétains. Nous entrons, y admirons de superbes pièces originales peintes à la main, et discutons avec le jeune tibétain qui tient la boutique. Nous regardons les différents thangkas, et lorsque nous demandons les prix, ceux-ci sont relativement raisonnables (entre 700 et 1000 yuans, c'est moins que dans les régions tibétaines !).


Nous jetons notre dévolu sur 2 magnifiques pièces, et il nous reste à discuter le prix. Houda l'experte en la matière se lance dans une longue discussion épique en tibétain-chinois-anglais-français (lui ne parle que chinois et tibétain), puis après une petite heure d'échanges cordiaux, rigolades franches, amabilité, et finalement encouragement d'une cliente chinoise, nous convenons de les acheter tous les deux pour 700 yuans... Une belle affaire qui nous ravit !


Les deux thangkas bien calés dans notre sac à dos, nous arpentons maintenant dans la nuit le quartier en direction de la rue Guozijian, où se trouvent des monuments dignes d'être visités : le temple de Confucius et le Collège Impérial, malheureusement fermés à cette heure-ci.



Comme il se fait faim, nous nous rabattons donc sur un petit restaurant situé juste en face du temple de Confucius, qui se trouve être un restaurant végétarien. Un peu intrigués, nous patientons que le service du dîner ouvre (oui, nous sommes très décalés dans nos repas !) avec un cocktail de fruits assez imbuvable.


Enfin le buffet est servi, nous allons voir les mets qui nous tendent les bras, et avons la surprise de voir qu'ils ont l'aspect de viande en sauce, de poissons, de fruits de mer, de sushis, de pâtisseries...

Nous goûtons à de nombreux plats, et nous rendons compte que tout est réalisé à base de tofu, ce fromage de soja, et que les saveurs sont extrêmement proches de celles des mets copiés.



Une bonne découverte, nous sortons repus et repartons en direction de la station de métro Jishuitan, proche de la Red Lantern Guesthouse, désireux de changer du confort sommaire offert par notre chambre actuelle (au prix somme toute modique), pour un hébergement qui nous a été vanté par beaucoup de routards croisés, et Johann, notre connaissance qui habite à Pékin.


Lorsque nous arrivons à la Red Lantern, nous apprenons qu'elle se compose de 3 bâtiments distincts situés dans le même hutong, et que le seul qui offre des chambres doubles se trouve à quelques centaines de mètres du bâtiment principal. La réceptionniste appelle quelqu'un, qui vient nous chercher en charrette tractée par un vélo. Nous arrivons, bringuebalés, et visitons une chambre qui nous séduira par son emplacement, son confort, son calme et les services offerts. Nous entamons une âpre négociation, obtenons un petit rabais de 10%, ainsi que le petit déjeuner offert, pour 200 yuans la nuit. Un peu cher, mais nous sommes à Pékin et n'hésitons pas longtemps à réserver la chambre à partir de demain et jusqu'au 1er mars.


Le 21 février, après avoir déposé nos sacs dans notre nouvelle chambre de la Red Lantern, nous partons à pied rejoindre Johann à qui nous avons donné rendez-vous en début d'après midi à la station Jishuitan.


Après l'avoir retrouvé, nous entamons une sympathique balade le long des lacs Houhai et Qianhai, tout en discutant de choses et d'autres. Les lacs sont à moitié gelés, et Johann de nous expliquer que quelques jours auparavant, des gens patinaient dessus ! Pour le moment, seuls les canards se risquent sur la fine épaisseur de glace, attirés par les résidus de pétards datant du Nouvel An.



Les rives sont très authentiques, avec les hutongs alentour, ainsi que des cafés et restaurants qui semblent très agréables, comportant parfois des terrasses donnant sur les lacs.







Nous admirons le joli coucher de soleil hivernal sur la capitale, depuis le pont séparant les 2 lacs, et nous continuons notre marche, croisant au détour des nageurs téméraires (oui, ils vont bien couler quelques brasses dans le lac à moitié gelé !!!), puis nous nous rendons devant un bar français où Johann m'avait promis une dégustation de bon vin de chez nous... malheureusement, l'endroit est fermé, et nous nous rabattons sur un plus classique bar donnant sur le lac.





Puis nous repartons dans le froid de la nuit vers le proche quartier des tours du Tambour et de la Cloche (tiens donc, ici aussi, comme à Xi'an ?), où nous dînons dans un petit restaurant qui sera l'occasion pour Johann de nous montrer tous ses talents en chinois.




Après un repas simple mais économique, nous repartons tous les 3 à pied en direction d'un quartier typique, vieux de 800 ans, un immense hutong, en fait, que l'on aura du mal à trouver (Johann nous avait prévenu, son sens de l'orientation est catastrophique !). Nous marchons un peu, nous arrêtons pour manger des churros nappés au chocolat, puis nous nous séparons de Johann pour prendre un taxi qui nous ramènera à la Red Lantern.


22 février 2010 : Pékin


Aujourd'hui, nous partons pour l'ambassade de Mongolie, prenons le métro adéquat, sortons à la bonne station, marchons 2 km, et arrivons enfin à l'ambassade à 10h40. Il y a un peu de monde devant nous, et en attendant, nous comprenons qu'il nous faut remplir les formulaires avant de se présenter au guichet. Nous nous dépêchons de renseigner les feuilles, et lorsque nous avons fini, il est 11h pétantes. La dame commence à partir, nous lui demandons si elle peut prendre le temps d'enregistrer nos demandes, mais non, elle est manifestement à 2 minutes près, elle a une réunion urgente, et nous laisse en plan, comme ça, en nous demandant de revenir demain matin pour déposer les formulaires ! La moutarde nous monte au nez, sévèrement, et nous repartons, énervés mais impuissants...


Nous reprenons le métro, direction le Temple du Ciel (Tiantan en chinois, dont la traduction littérale devrait plutôt être « Temple du Paradis »). La station de métro la plus proche, Ciqikou, est quand même assez éloignée du site, et nous marchons le long de la rue Chongwenmenwai Dajie, grande artère monotone. Sur le chemin, nous en profitons pour entrer dans un magasin d'électronique, où nous voyons, dégoûtés, que le téléphone qu'Houda a perdu coûte ici 4.000 yuans (une vraie aubaine pour celui qui l'a trouvé !). Nous achetons quand même une carte spéciale permettant de stocker plus de 200 jeux sur la console de jeux d'Houda, beaucoup moins chère qu'en France (150 yuans, incluant des jeux que le gentil jeune homme avec qui nous négocions le prix nous chargera sur la carte). Pratique pour passer le temps dans les transports (au passage, merci les amis d'Houda) !


Nous ressortons, continuons notre marche jusque devant l'entrée du temple du Ciel, où nous nous arrêtons pour déjeuner dans un délicieux restaurant hui, dans lequel nous ne résisterons pas à la tentation de goûter, pour un prix plus que modique, à de nombreux plats, que nous n'arriverons d'ailleurs pas à terminer. Le ventre bien rempli, nous entamons notre visite du Temple du Ciel, en acquittant un droit d'entrée de 15 yuans.



Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, le site a été construit en 1420, sur une surface de près du double de celle de la Cité Interdite. Autant dire le gigantisme des lieux ! Plusieurs fois reconstruit, sa dernière restauration date de 4 ans seulement, JO obligent... Nous avons donc droit à un Temple du Ciel pimpant et superbe, la classe ! Bref, ce site revêtait une importance capitale à l'époque de l'empire, puisqu'en symbolisant l'origine divine du pouvoir du souverain, il aidait à le rendre légitime aux yeux du peuple.


L'empereur devait se rendre 3 fois par an à Tiantan, pour y rendre compte au Ciel de sa gestion de l'empire, puis pour y rendre hommage au Ciel qui, en échange, lui « renouvelait » son mandat, et enfin pour y demander de bonnes récoltes. À chaque fois, la route menant de la Cité Interdite au Temple était fermée à la circulation, et vidée de ses habitants afin que la pureté de l'empereur ne soit pas souillée... Le site a été ouvert au public en 1949 seulement, lors de la Révolution Culturelle.


Nous entrons par la porte Ouest, parcourons les jolis jardins, plantés de quelques milliers de cyprès plusieurs fois centenaires, et où de nombreux chinois font de l'exercice, se promènent ou jouent de la musique, le magnifique monument de la « Salle de Prière pour de Bonnes Moissons » en arrière plan. Nous y croisons une gentille famille chinoise, qui voudra se prendre gaiement en photo avec Houda.





Nous avançons, puis arrivons au pied de la Salle de Prière pour de Bonnes Moissons, où il nous faut encore payer 10 yuans pour monter sur les marches de marbre. Cet édifice, le plus célèbre et le plus photographié bâtiment de Tiantan, est une merveille architecturale. Construit en bois, mesurant 40 mètres de haut et 30 mètres de diamètre, il est doté d'une triple toiture en tuiles bleues, et est richement décoré de polychromies de la même couleur, ornées de frises dorées représentant des dragons, phénix, griffons, et d'autres symboles de l'empire.








L'intérieur, qui ne se visite pas, mais qu'on peut voir de l'extérieur, comporte un autel devant lequel seul l'empereur était autorisé à s'agenouiller pour y réclamer de bonnes récoltes, ainsi que 4 piliers de bois symbolisant les saisons. Les colonnes périphériques soutiennent une superbe charpente de bois, elle aussi abondamment ornée de polychromies.


Le bâtiment repose sur une immense esplanade de marbre, accessible par un escalier en marbre également, comportant 3 volées de 9 marches chacune. On retrouve d'ailleurs le chiffre 9 (chiffre représentant le Ciel) un peu partout dans l'architecture de l'ensemble du site.




Nous tournons autour de l'édifice, impressionnés par sa beauté, visitons les bâtiments annexes, construits selon le même principe architectural, puis, le jour déclinant, et le site fermant bientôt ses portes, nous repassons par les jardins afin de nous rendre sur l'immense pont Danbi.




Celui-ci, situé sur l'axe central du Temple du Ciel, relie la salle de Prières à l'Autel, et symbolise le chemin vers le paradis, emprunté évidemment par l'empereur et sa cour lors des cérémonies.



Nous sortons enfin, n'ayant pas eu le temps de visiter l'ensemble des monuments, et effectuons une longue marche vers la station de métro Tiantandongmen. Nous arrivons à la nuit tombée à l'auberge devant laquelle une petite fille allume avec son père des restes de pétards du Nouvel An, et nous invitera à en allumer quelques uns avec eux, afin que nous puissions nous aussi célébrer l'évènement. Nous dînons ce soir dans la salle commune de la guesthouse, où le sympathique cuisinier nous préparera du délicieux poulet sur plaque chauffante, un véritable régal !!!



23 février 2010 : Pékin


Ce matin, après un petit déjeuner dans une autre annexe de la Red Lantern, nous partons vers 8h30 en direction de l'ambassade de Mongolie. Cette fois-ci, nous arrivons largement à temps pour déposer nos demandes de visas. Contrairement à ce qui était indiqué à l'entrée, nous ne pouvons demander qu'une délivrance des visas en express, ce qui nous permet de venir les chercher demain après midi, entre 16h et 17h (oui, les horaires sont vraiment stricts ici, nous commençons à le comprendre).


Après avoir enfin laissé nos passeports, nous repartons en métro vers le Temple du Ciel, afin de finir la visite des édifices que nous n'avons pas pu voir hier. Nous allons d'abord voir la « Voûte Céleste Impériale », plus modeste que sa superbe voisine, mais tout aussi jolie. Bâti également en bois, et surmonté d'une toiture simple avec les mêmes tuiles bleues et de belles polychromies, c'est le bâtiment que l'empereur utilisait pour rendre hommage au Ciel, durant des cérémonies où il s'isolait seul pendant 4 jours.




Comme beaucoup d'autres visiteurs, nous essayons d'utiliser la fabuleuse acoustique du site. En effet, lorsque 2 personnes se tiennent en face du mur d'enceinte, dos à l'édifice principal, et diamétralement opposées, elles peuvent normalement converser à voix basse. Malheureusement, nous n'y arriverons pas, perturbés dans nos intimes dialogues par nos voisins chinois qui hurlent littéralement pour vérifier le phénomène.


Nous sortons de l'enceinte de la Voûte Céleste pour nous rendre dans le tout proche « Autel du Ciel ». Ici encore, le chiffre 9 est omniprésent. Il s'agit d'une esplanade ronde toute de marbre, accessible par un escalier comportant des volées de 9 marches, 360 balustrades, 9 cercles concentriques, qui contiennent tous des multiples de 9 dalles...




Au centre de l'Autel, se trouve le Trône du Ciel, un modeste cercle de marbre censé représenter le centre de l'univers. Les vœux qui y sont souhaités doivent normalement être réalisés, et je cède bien entendu à la tentation, devant de nombreux chinois goguenards.




Nous partons ensuite en direction du parc, où nous observons avec intérêt les chinois danser d'étranges chorégraphies, faire de l'exercice, du sport ou jouer aux dames chinoises.





Nous sortons ensuite de l'enceinte du Temple du Ciel, déjeunons rapidement du côté de la porte Est, puis nous partons en métro, direction la place Tian'anmen. Comme beaucoup savent, il s'agit de la plus grande place du monde, et c'est le centre géographique, politique et culturel de la capitale.



Bordée de 4 immenses avenues, la place a tout de l'architecture communiste, remodelée à la sauce Mao. En face de l'entrée de la Cité Interdite, où trône un immense portrait du Grand Timonier, flotte fièrement le drapeau chinois, constamment surveillé par des militaires omniprésents sur la place, et qui est dressé et retiré tous les jours par la Garde, aux heures du lever et du coucher du soleil, devant une foule de curieux.




Hormis la Cité Interdite, la place Tian'anmen est encadrée par le mausolée du Président Mao (ben voyons, joli place pour le vieux bougre !), le Palais de l'Assemblée et du Peuple (une sorte d'immense blockhaus où siègent les vieux politiciens inutiles chinois), et le Musée National de Chine (un autre blockhaus fermé pour cause de travaux, mais qui paraît-il a l'ambition de concurrencer à son ouverture les plus grands musées du monde, ce qui ne semble pas irréalisable vue la richesse culturelle du pays).



Nous arpentons donc la place parmi les nombreux touristes chinois ou étrangers, nous amusant du contraste entre la gaieté des visiteurs et le sérieux des militaires ainsi que l'austérité des monuments des alentours.




Nous poursuivons notre longue marche jusqu'au proche Opéra de Pékin, immense ovoïde futuriste semblant flotter sur un vaste bassin. Conçu pour la coquette somme de 300 millions d'euros par un architecte français, il a été inauguré en 2007. Que penser de ce joli édifice, couvert de milliers de plaques de titane, qui rendent un très bel effet, lorsque l'on sait que sa construction a nécessité le réaménagement complet de la zone située au Sud de la Cité Interdite, entraînant la disparition de tous les hutongs qui y étaient présents, et donc des expulsions massives ? Cocorico pour la réussite architecturale, mais pour ce qui est des conséquences sociales, mieux vaut ne pas trop s'enorgueillir...




Nous allons jeter un rapide coup d'œil à la porte Qianmen, unique vestige des remparts de la ville, qui ont été démolis pour faciliter la circulation des véhicules, et marquant la séparation entre les anciennes villes tartare et chinoise. Il s'agit en fait de 2 hautes tours rectangulaires, présentant une architecture similaire à celle du Temple du Ciel : charpente et façades en bois, décorations bleues ornées de frises dorées.


Nous prenons le métro au pied de la porte Qianmen, et à proximité de la guesthouse, je fais réparer pour 10 yuans ma chaussure, dont le cuir s'est déchiré sur le devant. Le travail est parfait, réalisé tout de suite devant mes yeux, et m'aura coûté environ 1€. Nous fêtons ma bonne affaire de retour à la Red Lantern, avec un petit apéro avant de dîner une fois de plus délicieusement, en discutant avec l'aimable patron des lieux.

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