Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


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mercredi 16 décembre 2009

11ème jour...

Khajuraho, le 12 décembre 2009

Je dois prendre mon bus à 8h, donc je me lève à 7h, et je file en rickshaw à la gare routière. J’ai juste le temps de m’enfiler un tchaï brûlant, et le bus s’en va cahotant dans la direction de Satna. C’est un trajet de presque 4h, particulièrement typique qui m’attend : nous sommes seulement 3 étrangers, 2 coréens et moi.

La première partie du trajet se passe bien, il n’y a personne à côté de moi, et je peux observer à travers la vitre la magnifique campagne indienne. Le bus traverse des forêts, grimpe jusqu’à un plateau un peu plus aride. On se croirait en Afrique. Nous passons même à travers une réserve de tigres…

La 2ème partie du voyage est moins tranquille, après une halte dans un bourg, de nombreux indiens sont rentrés dans le bus. Celui-ci a une capacité de 30 personnes, on doit bien être 80 !!! Il y a des gens debout dans l’allée centrale, tout le monde est serré, il y en a même debout sur le marchepied à côté du chauffeur !

Pour ma part, ça va, je me suis calé au fond du bus, à côté de la fenêtre. J’ai une bonne place pour admirer l’animation couleur locale du bus.

Nous arrivons enfin à Satna, il est 11h40 et mon train pour Varanasi part dans 10 minutes. Il me faut prendre un rickshaw assez rapidement, car la gare ferroviaire n’est pas juste à côté. Je le partage avec un des 2 coréens, qui prend le même train que moi. Arrivés à la gare, nous courons tous les deux pour être sûr d’attraper le train. Il est déjà à quai, et s’apprête à partir, c’était moins une.

Je m’installe sur une couchette haute (upper berth), tranquillement. Dans le compartiment d’à côté, des jeunes chantent, c’est animé et agréable. Je me repose un peu, en espérant ne pas arriver trop tard à Varanasi (sur le papier, je dois arriver à 19h25, soit presque 8h pour faire 320 km…).

Un de mes voisins de compartiment est un jeune, il m’offre un tchaï et à cette occasion nous faisons connaissance. Il veut devenir pilote de l’air, et il va à Varanasi pour passer des entretiens sur une semaine. Il a 21 ans, mais fait le même âge que moi, ce qui est courant chez les indiens, difficile de deviner leur âge !

Nous discutons beaucoup, il est intelligent et curieux. Il me montre son bouquin de révision pour les entretiens… très instructif, le côté très patriotique exigé !!!

Je téléphone à un hôtel que j’ai repéré dans le guide du Routard, et leur demande qu’ils viennent me chercher à la gare.

Le train entre en gare de Varanasi à 21h, et j’attends encore une demi-heure que le gars de l’hôtel arrive, en compagnie des rickshaw wallah qui ne me lâchent pas d’une semelle. L’employé de l’hôtel arrive enfin. En fait, il s’agit du patron, qui a dû prendre sa moto à cause des embouteillages. Et hop, c’est parti pour une petite virée, sans casque, bien sûr, avec mon gros sac sur le dos. Effectivement, le centre est pas mal bouché, à cause de processions mortuaires, semble-t-il.

Plus on avance vers le Gange (la guesthouse où j’ai réservé ma piaule est sur les bords du fleuve), plus les rues sont étroites, sales et encombrées. C’est tout un dédale de ruelles qui s’imbriquent les unes dans les autres, un vrai labyrinthe où il est impossible de se retrouver. Et là, imaginez des ordures en pagaille, des chiens, des vaches, des charrettes, des motos et des rickshaws, vous avez la photo typique de Varanasi…

A force de tours, de détours, de demi-tours, de bouchons, nous arrivons enfin à bon port, 1h après être partis de la gare. Je prends donc une chambre à 600 Rs, avec vue sur le Gange, et eau chaude. Ce n’est pas prohibitif.

J’ai très faim, et je vais me restaurer sur le roof top restaurant, entendez le resto de l’hôtel qui se trouve sur son toit. J’y admire la superbe vue sur le Gange, même s’il fait déjà bien noir. J’assiste d’ailleurs à une coupure de courant dans beaucoup de quartiers simultanément, tout s’éteint d’un coup, et certaines lumières seulement (dont celles de l’hôtel) se rallument, l’électricité étant reprise sur des groupes autonomes.

Je suis très fatigué, et demain je décide de me lever tôt, pour assister au lever de soleil sur les ghâts, avant de partir pour l’aéroport où mon avion doit décoller à 12h10.

Je prends une douche bien méritée, et m’endors profondément.

Ma première impression de Varanasi est une sensation étrange. La ville est étouffante, sale, mais je sens toute la ferveur pieuse qui émane des murs de ce carrefour religieux de l’Inde. Varanasi est la ville la plus sacrée du pays, un peu la Mecque de 900 millions d’hindous… et c’est ici qu’on trouve la vraie Inde, la plus profonde, brute et sans fioriture. Même si je ne l’ai parcourue qu’une petite heure, la ville m’a déjà marqué de son empreinte...

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