Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


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mardi 8 décembre 2009

6ème jour...

Agra, le 7 décembre 2009

Salut ! Aujourd'hui, j'ai donc décidé d'aller à Fatehpur Sikri. Je pars de l'hôtel vers 9h30, laisse mon sac à dos en consigne à l'hôtel, et je prends un cycle rickshaw pour aller jusqu'à la gare routière, d'où partent des bus pour Fatehpur Sikri régulièrement. Justement, il y en a un qui part, je le chope, il est déjà bondé, et je m'apprête à rester debout pendant l'heure et demie de trajet. C'est sans compter sur la gentillesse indienne, car un jeune homme me fait asseoir à côté de lui, on se sert à 3 sur une banquette de 2, ce qui est particulièrement inconfortable (j'aurais dû rester debout).

Le bus en Inde, c'est encore plus "couleur locale" que le train. Il y a 4 ou 5 touristes, mais sinon c'est rempli d'indiens, qui nous regardent curieusement. Je fais la connaissance d'un jeune français, et d'un petit groupe d'étudiants de Delhi. Nous discutons tous pendant le trajet, de tout et de rien, à l'indienne. Le bus roule comme un taré, klaxonnant à tout bout de champ pour qu'on lui laisse la priorité (sauf pour les vaches, qu'il est obligé de laisser passer).

Nous arrivons enfin à Fatehpur Sikri, la "ville fantôme", situé à une quarantaine de kilomètres d'Agra. Ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. En fait, il s'agit d'une ville qui a été bâtie par l'empereur moghol Akbar dans le dernier quart du 16ème siècle, devint la capitale éphémère de l'empire d'Akbar, puisqu'elle fut rapidement abandonnée 15 ans après sa construction, suite à une baisse du niveau de la nappe phréatique.

Le site a été construit à l'image de l'empereur, curieux et philanthrope. Il avait pour ambition de créer une unique religion réunissant les 3 grandes religions présentes en Inde, et avait même 3 femmes chacune issues de ces religions.
L'architecture de la cité porte les traces de cette réunion sans précédent (d'autres ont péri pour avoir des idées moins révolutionnaires !) : les différents édifices sont de types hindou, moghol ou chrétien.




Le site est immense, et comporte, dans la partie accessible gratuitement par une porte gigantesque (la Buland Darwaza), le tombeau de Sheikh Salim Chishti, un saint ermite qui permit à Akbar d'obtenir une descendance, et qui vivait sur la colline où l'empereur, pour célébrer la mémoire de son sauveur, créa spécialement sa capitale ! Le tombeau, en marbre blanc, est un bijou architectural, le panneau ajouré situé autour du tombeau est fait d'un seul bloc de marbre, finement ciselé en ouvertures géométriques variées. C'est dire comme Akbar a souhaité honorer le saint homme qui lui permit d'assurer sa descendance ! A côté de ce tombeau, se trouve la Grande Mosquée (Jama Masjid).




Après la visite de ces constructions, je vais ensuite flâner vers le caranvésérail, et accède au Hiran Minar, minaret de 22 mètres de haut érigé sur ordre d'Akbar en mémoire de son... éléphant ! Cette partie est, bizarrement, peu fréquentée par les touristes, alors qu'elle est vraiment intéressante. Il se dégage de cette zone, en ruine et en retrait des entrées principales, une impression d'abandon émouvante.


J'accède enfin à la partie payante (250 Rs), qui comporte, outre les appartements privés d'Akbar (à noter le lit en pierre impérial, surélevé et massif), le palais de Jodh Bai (les résidences de la femme hindoue d'Akbar), le palais de la femme chrétienne de l'empereur, et le pavillon de la femme musulmane d'Akbar, petit bijou à l'architecture si fine et si incroyablement diversifiée.


On y trouve également une sorte de plateforme, entourée de bassins, sur laquelle des spectacles se produisaient, et d'autres édifices à l'architecture différente, mais non moins intéressante et étonnante.


Je finis par une visite des jardins, dans lesquels je prends quelques photos de mes nouveaux copains indiens, puis ressort du complexe par la porte d'Agra. Je coupe un peu à travers les buissons et les cailloux, tombe sur 2 indiens qui picolent en douce au pied d'une ruine, on discute vite fait, on fume une cigarette, ils veulent me faire boire, mais je refuse poliment et rejoins une route qui me ramène à l'arrêt du bus.

Là, je retrouve le petit français, on attend le bus pendant une bonne demie heure, puis nous repartons dans le soir à Agra. C'est toujours le même folklore, sauf que là je suis mieux assis, et je me permets même une petite sieste... Sauf que le conducteur est encore plus dingue que celui de l'aller, le top du top, c'est quand il prend une 2 fois 2 voies à contresens, pour doubler l'embouteillage sur la file "normale" ! Tout va bien, je suis en Inde !

J'ai épuisé tout mon argent (en quittant le site, il me reste exactement 2 roupies en poche !), et il n'y a pas de banque à Fatehpur Sikri. Quand j'arrive à Agra, je héle un cycle rickshaw, qui m'emmène à un distributeur où je retire de l'argent avant de retourner à la guesthouse où j'ai laissé mon sac.

Il est tard, et je n'ai vraiment pas le courage de prendre le train pour Gwalior ce soir. Je reste donc une nuit de plus à la Tourist Resthouse, en demandant quand même une chambre avec eau chaude, et électricité à peu près correcte. Ouf, il en reste une, et pour 150 Rs de plus qu'hier, j'ai un peu plus de confort. Je savoure ma douche chaude, avant d'aller dîner où je fais connaissance avec une belge, en voyage dans le coin.

Enfin, je vais me coucher, et décide de partir demain matin pour Gwalior, dans le Madhya Pradesh.

La suite, donc, demain !

1 commentaire:

  1. pas mal le coup des religions unifiées, et du minaret pour l'éléphant. un personnage phénoménal cet Akbar. EXTRAORDINAIRE !
    Le concept du rassembleur traverse les époques...
    ici, l'hiver s'installe, et l'OM perd contre le REAL.

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