Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


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mercredi 16 décembre 2009

12ème jour...

Varanasi, le 13 décembre 2009


Je me lève à 6h pétantes ! Après une toilette rapide, je descends à la réception, où tout est encore éteint, et le réceptionniste dort sur son lit de camp. Je le réveille (malgré moi), et lui dit que je souhaite prendre une barque sur le Gange. Il appelle un de ses potes, qui m’emmène sur les quais tous proches du fleuve. Nous négocions le prix de l’heure à 100 Rs (il m’en voulait 300, le bougre !).

Nous partons donc pour une petite ballade sur le Gange, alors que le soleil commence à se lever. Là, j’assiste à l’étonnante et merveilleuse mise en branle de la ferveur religieuse des hindous.

Je les vois qui s’avancent vers les ghâts (vous savez, ces escaliers si célèbres qui descendent vers le fleuve), pour y faire leurs ablutions quotidiennes. Tout est bigarré, invraisemblable. Il se dégage du réveil de la ville sainte, une magie, et une atmosphère assez indescriptible, quelque chose qui vous prend aux tripes.

Les hindous de tous âges, de tous milieux sociaux, viennent se laver dans l’eau immonde et néanmoins sacrée du Gange. Certains même en boivent !

Toutes ces scènes se déroulent sous les yeux de touristes qui passent, comme moi, en barque le long des ghâts, ce qui a l’air de ne déranger personne. Dans le fleuve, flottent de nombreuses couronnes de fleurs entourant des bougies, mais également des corps qui n’ont pas été complètement brûlés.

Oui, parce qu’à Varanasi, on vient de tous les coins du pays pour y mourir, et faire brûler son corps sur les bords du fleuve sacré. Les restes sont ensuite jetés dans le Gange, et avec ça, normalement, les fidèles accèdent directement au Nirvana en brisant le cercle sans fin des réincarnations (le Samsara).

Je passe d’ailleurs devant les ghâts de crémation, où le spectacle est là aussi saisissant. Sur 3 bûchers, il se dégage une fumée noire, avec une odeur âcre de chair brûlée… les familles regardent, et suivent les règles qui s’appliquent. Tout cela est très éprouvant, vu de l’extérieur… j’ai d’ailleurs du mal à regarder dans la direction des bûchers, et nous repartons vite vers le ghât le plus proche de l’hôtel.

A Varanasi, il y a aussi beaucoup de vieillards, qui attendent leur fin dans les quartiers qui jouxtent le fleuve, dormant à même le sol… à Varanasi, la mort fait partie intégrante de la vie, et c’est vraiment ce qui est le plus déroutant pour les occidentaux. On ne revient pas indemne de Varanasi…

Bon, tout cela ne m’a pas vraiment ouvert l’appétit, mais je rentre quand même prendre mon petit déjeuner à l’hôtel. Je suis le premier client, et les employés de l’hôtel viennent à peine de se réveiller. Moi, Guillaume, je suis le premier levé !!! Bref, j’admire la vue sur le Gange, cette fois-ci à la lumière du jour, et regarde des enfants qui s’amusent avec leurs cerfs volants, sur les toits des bâtiments voisins, imperméables à l’ambiance morbide qui suinte de leur ville.

Puis je prends un rickshaw pour rejoindre l’aéroport. Le trajet dure 1h30, le chauffeur se traîne tellement que j’ai peur d’arriver trop tard pour l’enregistrement. En fait pas du tout, j’arrive et le comptoir des départs internationaux est fermé. Il faut dire que l’aéroport international de Varanasi ressemble à un aérodrome de 2ème zone !

Les portes s’ouvrent enfin, je fais un tour de l’aéroport (il doit y avoir en tout une dizaine de boutiques), j’achète et écris des cartes postales, veux les poster, mais suis-je bête, nous sommes dimanche, et le guichet de l’Indian Post est évidemment fermé. Je les enverrai de Katmandou.

J’utilise mes dernières roupies à acheter 2 nappes soi disant en soie, mais je ne suis pas dupe, je me doute bien qu’il s’agit de synthétique… avec un T-shirt, je négocie durement à 1.500 Rs. Il me reste 65 Rs en poche, on peut dire que j’ai optimisé !

Je m’enregistre sur mon vol, et ô surprise, je suis en business class ! Puis c’est le contrôle de douane, la sécurité, et je monte dans l’avion, où il n’y a que des étrangers, d’ailleurs. Le vol se passe bien, sauf qu’il tourne un peu avant d’atterrir, puis me voilà arrivé sur le sol de Katmandou !

Je fais faire mon visa, puis sors de l’aéroport, il fait un peu plus frais qu’en Inde : la température est passée de 25° à 15 ou 16°. Ici aussi, je me fais alpaguer par les chauffeurs de taxi qui m’ont l’air aussi collants qu’en Inde. Je prends un taxi prepaid, et fonce pour 450 Roupies népalaises (facile, ça fait 4,5€) vers le centre de Katmandou, le quartier de Thamel, l’hôtel Shree Tibet.

Pour 600 Rs la nuit, j’ai une chambre correcte, confortable, mais sans chauffage (de toute façon c’est rare à Katmandou), et avec eau chaude aléatoire. Je vais me balader rapidement dans Thamel, en fait le quartier touristique de la capitale. Il est très animé, avec beaucoup d’hôtels, de bars, de commerces. C’est bizarre, ça fait un peu ambiance station de ski, avec les bars et les boutiques de fringues de froid. Alors forcément, je m’y sens bien.

Les népalais sont très métissés, on sent dans leurs traits de l’Inde, de la Chine, du Tibet, et même parfois de l’Europe. Et puis, on voit que c’est un peuple d’altitude.

Je vais dans un café qui fait wifi, juste en face de l’hôtel, et me connecte en sirotant un petit cocktail de fruits. Le bar où je suis est bien animé, et ça jusqu’à minuit environ, je m’en rendrai compte car ma chambre donne juste au dessus !

D’ailleurs, quand je remonte à l’hôtel, je me rends compte que je capte leur wifi, donc pas besoin de consommer !

Dans le hall de l’hôtel, je rencontre 4 français qui reviennent d’un trek de 18 jours dans le massif de l’Annapurna. Ils repartent aujourd’hui en France. Ils sont tellement dithyrambiques sur l’agence de trek, qui est aussi dans mon guide, d’ailleurs, que je décide d’aller la voir demain matin.

Pour l’heure, je vais me coucher, en attendant avec impatience de découvrir Katmandou !

2 commentaires:

  1. Super! Tu es drôlement courageux de te lancer dans un tour du monde! En tt cas, ton blog est passionnant, bien écrit, bien illustré... J'arrête là les compliments... Courage pour la suite, mets en plein tes yeux et raconte nous!
    Biz,
    Déborah (ex ESTP au cas où tu aurais oublié...)

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  2. Très captivante cette journée.
    J'espère qu'une de tes cartes postales nous est destinée.
    T'as eu l'occasion d'utiliser la chaufferette ?

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