Au fait...

Après 413 jours d'errance sur le globe, nous voici de retour à la maison, dans notre bonne vieille France, et la ville la plus belle du monde !

Où sommes-nous ?


Afficher Où sommes-nous ? sur une carte plus grande

vendredi 4 décembre 2009

3ème jour...

Delhi, le 4 décembre 2009

Namasté !

Bon, aujourd'hui j'ai décidé de faire une journée sans rickshaw, si si c'est possible, il suffit juste de prendre son courage à deux mains, d'envoyer balader tous les "rickshaw wallah" (les conducteurs de rickshaws) qui ne manquent pas de me solliciter, de s'apprêter à marcher, et à prendre le métro.

Oui, parce que pour ceux qui ne le savent pas, Delhi possède un métro qui comporte 3 lignes, et qui ne cesse de s'agrandir.
Le métro, c'est l'exact contraire de la ville. Il est propre, bien organisé, les gens n'y crachent pas, ne mendient pas, et il fait la fierté de tous les habitants, qui aiment bien rivaliser avec Bombay, où vient seulement d'être créée une première ligne. Autant dire que pour une fois que Delhi dépasse la high tech Bombay, les habitants de la capitale s'en donnent à coeur joie !

Donc bref, le métro est le moyen le plus agréable pour se déplacer à Delhi, mais il ne couvre vraiment pas tous les quartiers de la capitale, qui est vraiment immense. De plus, les stations sont très éloignées entre elles. Genre, c'est pas Gare de Lyon - Bastille, mais plutôt Gare de Lyon - Châtelet !!!

Je me réveille ainsi ce matin, avec la ferme intention de ne pas prendre un seul rickshaw. Je me réveille à 10h, ce qui me coupe un peu la matinée. Le temps d'engloutir un petit déj' frugal, je réalise que je mets les mêmes vêtements depuis 3 jours... parce que je n'ai toujours pas reçu mon sac !

Là, je me dis que c'est vraiment la galère, parce que non seulement je n'ai pas de vêtement de rechange, mais en plus je n'ai pas un médicament, faut donc pas que j'attrape la turista que j'attends toujours, d'ailleurs, ni le paludisme (traitement Malarone à prendre au plus vite en cas de piqûre). Et puis je n'ai pas d'affaires de toilette, de chargeur pour mon appareil photo, mes bouquins pour mes prochains pays...

Bon, je ne suis pas perdu, mais c'est suffisant pour m'enquiquiner.
Du coup, hier avec Houda nous avons téléphoné pendant 1h30 à Finnair en France, puis en Allemagne (allez savoir pourquoi ???), pour finalement entendre que mon sac est toujours coincé à Helsinki à cause de la grève, qu'il ne savent pas quand je vais le recevoir, ni ce que je peux faire. A force d'insister, ils nous disent que je peux acheter des changes pour 70€, que je serai remboursé... Ouais, là c'est trop fort, c'est le tiers de la valeur de mes médicaments seulement !!!
A la question "je dois absolument prendre un traitement qui ne s'achète qu'en France dans les 2 jours, je ne peux pas me permettre d'attendre sinon je suis en danger de mort" (bon d'accord, c'est du baratin, mais d'un autre côté heureusement !), ils me répondent en gros que je peux crever.
Merci les gars, c'est cool !

Le plus ennuyant dans tout ça, finalement, c'est que je reste bloqué ici à Delhi, dans l'hôtel que j'ai mentionné pour que la compagnie aérienne me renvoie mon sac. Je pourrais changer d'hôtel, auquel cas il faudrait les prévenir, seulement voilà, nous sommes en Inde, c'est le meilleur moyen pour que je ne revoie définitivement plus mon beau sac neuf Karrimor, et de toute façon les numéros de téléphone qu'ils m'ont donnés à l'aéroport ne fonctionnent pas !

Du coup, je me demande si je ne vais pas devoir zapper une étape de mon programme. Taj Mahal ? Lucknow ? Allahabad ? Oui, parce que le weekend prochain, je dois prendre un avion à Varanasi, quand même !

Bref, gros coup de stress ce matin, je dégotte sur internet l'adresse de Finnair à Delhi, je prends donc le métro (enfin, je marche 20 minutes pour aller à la station de métro la plus proche de mon hôtel, en passant par l'intérieur de la gare bondée, cela va de soi), je descends à Baramkhamba Road, je remarche 25 minutes, je me paume un peu (ouais, vous moquez pas, j'aimerais vous y voir, il n'y a pas de nom de rue, ici !!! et toutes les rues ne sont pas sur mon plan, de toute façon).

Jarrive à l'adresse dite, je vois qu'il y a des sièges locaux de compagnies aériennes, je me dis que chouette, je suis arrivé ! Mais non... on est en Inde ! Les locaux de Finnair, ben ça fait 3 ans qu'ils ne sont plus là...

Je sors, il est 13h passées, j'ai perdu ma matinée pour rien... Là j'ai 2 solutions, soit je m'obstine et je gâche vraiment ma journée, sans garantie de résultat, soit j'essaie de profiter de mon après midi. Mon choix est fait, je vais visiter le Old Delhi, avec en premier le Red Fort.

Red Fort, c'est un Fort Rouge. Bon OK, c'est un peu plus que ça. C'est aussi un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un site immense, situé entre le quartier de Chandni Chowk et la Yamuna, le fleuve qui passe à Delhi (au passage, qui est sacré, pas autant que le Gange, mais quand même).

Donc me voilà sorti du métro à la station Chandni Chowk, je me dirige vers le Fort Rouge, en passant par ce quartier incroyable. Chandni Chowk, c'est un immense bazar, où tout se vend. C'est une fourmilière qui grouille encore plus qu'ailleurs à Delhi.

En fait, le quartier est subdivisé (sans logique, je vous rassure) en spécialités : il y a le coin des épices, celui de l'argent (le métal), celui des livres, celui du coton, du Pashmina... Quand je dit "coin", c'est une façon de parler, puisque tout ça doit s'étendre sur quelques kilomètres carrés. A l'échelle de Delhi, quoi.

Je déambule donc dans Chandni Chowk, me laisse emporter au gré des flux incessants de personnes, de vélos, de charrettes et de rickshaws qui se croisent, l'odeur si caractéristique de l'Inde m'embarque un peu, mes oreilles reçoivent le brouhaha continu de la vie commerçante, et mes yeux sont attirés vers toutes les couleurs, les échoppes, les artisanats... C'est oppressant et envoûtant à la fois. C'est ça l'Inde...

J'arrive un peu grisé devant le Fort Rouge, plus exactement devant un très imposant mur d'enceinte fait de grès. Je paie mes 250 Rs de droit d'entrée (c'est 25 fois plus cher que le prix pour les indiens, mais d'un autre côté ce rapport est bien moindre que celui de nos pouvoirs d'achat moyens, et puis pour ce prix là j'ai droit à un comptoir pour étrangers, où il n'y a pas de queue).

Je suis un peu déçu par le Fort Rouge, qui ne me semble pas super entretenu, et très touristique (beaucoup plus que le tombeau de Humayun, par exemple).

C'est un monument de style moghol, qui a été construit au milieu du 17ème siècle. Après la traversée d'une sorte de galerie commerciale, sans grand intérêt, on débouche sur une immense esplanade, où se trouvent des bassins (aujourd'hui asséchés), et des édifices de marbre blanc, qui sont les anciens appartements de l'empereur moghol de l'époque, un hammam, une mosquée, une salle d'audience...

Le tout est très esthétique, les colonnes sont finement sculptées et incrustées de pierres précieuses (quand elles n'ont pas été dérobées), les plafonds étaient auparavant ornés d'or et d'argent, des bassins et des fontaines aujourd'hui sans eau sont situés à l'intérieur des bâtiments. Cela donne une impression de d'exceptionnel faste, mais aujourd'hui éteint. Ce qui représente somme toute assez bien l'histoire moghole, qui avant de tomber en décadence, a connu plusieurs siècles de grandeur et de richesse.

A noter que l'empreinte de la colonisation anglaise est présente de manière (in)dé(lé)bile, puisque les bougres n'ont pas eu d'autre idée que de construire des casernes à l'intérieur du site, qui d'ailleurs, vue sa position stratégique, a été le centre de plusieurs batailles sanglantes entre les colons anglais et les indépendantistes.

Je bois un petit thé sur la terrasse d'un salon de thé datant de l'époque moghole, mais dont le style est aujourd'hui purement colonial. L'endroit est bien placé, reposant, mais les serveurs sont des plus désagréables, à tel point que je me demande si je leur ai pas vendu des pois qui voulaient pas cuire.

Je quitte donc pas très rassasié le Fort Rouge, sans avoir le coeur de m'attarder dans les petits musées qui sont présents dans l'enceinte.

Je décide de remonter Chandni Chowk, je m'arrête dans le Gurudwara Sis Ganj, qui est un temple sick. Le sikhisme, c'est une religion à part entière en Inde, à mi-chemin entre l'islam et l'hindouisme. Vous savez, les sikhs se sont ces barbus avec un turban que vous avez certainement déjà dû voir. Ils ont un devoir d'honnêteté et de service à la société, qui leur donne une image de sérieux à toute épreuve. En gros, vous pouvez faire confiance les yeux fermés à un sikh.

Le Gurudwara Sis Ganj est plus qu'un temple, c'est une véritable institution, où se retrouvent de nombreux sikhs de passage, puisqu'il abrite un immense foyer (accessible à tous, d'ailleurs) pour dormir et une cantine pour manger.

Je rentre dans le bâtiment (l'entrée est gratuite) en me déchaussant, me lavant les mains et les pieds, et en me couvrant les cheveux. Il s'agit d'un bel édifice de marbre blanc, avec une salle centrale recouverte de tapis pour s'asseoir devant une sorte d'autel doré.

En prime, j'ai le droit à un petit "concert" fort sympathique (est-ce qu'ils sont là tous les jours ???), où 3 sicks, positionnés à gauche de l'hôtel, chantent de manière envoûtante en jouant du tambour et une sorte d'accordéon à tiroir (c'est quoi ce truc ?). Ils arborent des barbes plus qu'honorables, et je me dis qu'il doit s'agir de figures importantes du coin. En tout cas, leurs chants sont du plus bel effet. J'aurais aimé filmer, mais photos et films y sont interdits...

Je sors vite, car la nuit commence à tomber, et je me dirige vers la Jama Masjid, qui est une magnifique mosquée, la plus grande d'Inde, d'ailleurs. Je passe rapidement dans Chandni Chowk, le quartier de l'argent, puis du coton. J'arrive malheureusement trop tard, la mosquée est en train de fermer.

Je contourne néanmoins l'imposant lieu de culte, pour traverser Chawri Bazar, qui est à peu près comme Chandni Chowk, sauf qu'on est dans un quartier à dominante musulmane. On sent quelques nuances quand même, mais bon, ça reste subtil. Les communautés religieuses semblent malgré tout bien s'entendre à Delhi.

Je prends le métro à Chawri Bazar, puis je descends à la station New Delhi, à la gare. Il fait nuit, et comble du comble, je ne me fais même pas alpaguer par un des rabatteurs qui sont légion devant la gare !

Je rentre épuisé à l'hôtel, je n'ai toujours pas mon sac, et je mange un bon Chicken Tikka Massala, un classique !

Aujourd'hui, je n'ai pas pris beaucoup de photos, hormis au Red Fort, parce que je n'ai pas trop voulu attiser les mauvaises intentions en me pavanant dans les quartiers bondés de Chandni Chowk et Chawri Bazar avec mon appareil qui coûte environ un an de salaire moyen indien.

Voilà pour aujourd'hui, comme disait mon prof de kung fu à la fin de chaque cours...

1 commentaire:

  1. quelle journée un vrai métier !
    il y a un problème dans la date de publication de ton blog( aujourdh'hui 12 avril 2009 dernière ligne )

    RépondreSupprimer